Jean-Paul Michel

Jean-Paul Michel.

Donne à la vérité un tour neuf

La maladresse est inévitable à la jeunesse – alors compte l’élan. Elle se trompe de fins, de moyens, et même d’objets, ignorante qu’elle est du monde, de l’étendue de ses capacités, des ressources d’un art juste. Le mal n’est pas que la jeunesse manque ce qu’elle est exposée à manquer; il serait qu’elle abandonne, mûrissant, le juste enthousiasme qui la nimbait dans l’erreur même – à quoi elle pourrait maintenant donner la bonne réplique de la bonne façon: que, par lassitude, elle renonce à ses nouvelles forces. Tu ne dois céder, vieille âme, ni quant à l’exigence d’une forme juste; ni, forte de savoirs nouveaux, oublier les farouches promesses de vérité et d’honneur qui donnent leur feu aux commencements.
Défie-toi des flatteries. Elles offensent celui qui les reçoit comme celui qui les donne. Ose vouloir. Donne à ta vérité un tour naïf. La rouerie des roués? Faiblesse, dissimulation, esquive, fuite. Ose oser.. Va au Père. Prépare ta tête, qu’on la coupe, quand viendra l’heure.
Personne qui puisse assumer ton devoir à ta place, à ta façon, dans ta cadence, sous les espèces du particulier désespéré signifiant désordre que, peut-être, tu aurais à orchestrer ainsi.
C’est l’heure du rendez-vous. Le pèlerinage à la tour de Tübingen pourrait-il sceller l’accomplissement de la promesse?
Qui sait? Peut-être dépendait-il de toi qu’aujourd’hui cela fût soutenu ainsi.
Va, mon poème, et que s’ouvre la mer.

Jean-Paul Michel, Ecrits sur la poésie.1981-2012. Flammarion.

Poète, essayiste, éditeur, Jean Paul Michel est né à La Roche-Canillac (Corrèze) en 1948. Il rencontre Pierre Bergounioux en Terminale en 1965 au Lycée Georges-Cabanis de Brive. Il a d’abord publié sous le nom de Jean-Michel Michelena, puis depuis 1992 sous celui de Jean-Paul Michel. Il dirige les éditions William Blake & Co qu’il a créées en 1976 à Bordeaux et où il a publié, outre ses propres recueils, de très nombreux ouvrages de poésie, philosophie, esthétique, contemporains et classiques mêlés. Il a enseigné la philosophie à Bordeaux (Agrégation en 1973).

Je ne connaissais pas Jean-Paul Michel avant la lecture de sa correspondance avec Pierre Bergounioux, publiée en septembre 2018 chez Verdier. (Correspondance 1981-2017. Éditions Verdier 2018) J’ai assisté à la présentation de ce livre à la Librairie Compagnie, 58 rue de Écoles, 75005-Paris. Pierre Bergounioux semblait fatigué. Il parlait assez bas. Jean-Paul Michel était plus souriant et s’exprimait avec dynamisme. La collection Poésie/ Gallimard a publié peu après Défends-toi, Beauté violente! précédé de Le plus réel est ce hasard, et ce feu. C’est un écrivain qu’il faut lire.

(Merci à N. de C. qui m’a fait rechercher ce texte…)

Antonio Machado

Antonio Machado 1925. (Leandro Oroz Lacalle).

Juan de Mairena. Sentencias, donaires, apuntes y recuerdos de un profesor apócrifo, 1936.

«Huid de escenarios, púlpitos, plataformas y pedestales. Nunca perdáis contacto con el suelo; porque sólo así tendréis una idea aproximada de vuestra estatura.»

«Es muy posible que, entre nosotros, el saber universitario no pueda competir con el folklore, con el saber popular. El pueblo sabe más, y sobre todo, mejor que nosotros. El hombre que sabe hacer algo de un modo perfecto –un zapato, un sombrero, una guitarra, un ladrillo– no es nunca un trabajador inconsciente, que ajusta su labor a viejas fórmulas y recetas, sino un artista que pone toda su alma en cada momento de su trabajo. A este hombre no es fácil engañarle con cosas mal sabidas o hechas a desgana.»

«Cuando se ponga de moda el hablar claro, ¡veremos!, como dicen en Aragón. Veremos lo que pasa cuando lo distinguido, lo aristocrático y lo verdaderamente hazañoso sea hacerse comprender de todo el mundo, sin decir demasiadas tonterías. Acaso veamos entonces que son muy pocos en el mundo los que pueden hablar, y menos todavía los que logran hacerse oír.»

Juan de Mairena. Traduit de l’espagnol par Marguerite Léon. Préface de Jean Cassou.
Collection Les Essais (n° 75), Gallimard. Parution : 30-08-1955

Marta Pessarrodona 1941

Marta Pesarrodona.

Nit trista de Sant Joan

No vam saltar ni l’última foguera.
Nit sense sorolls ni xiuxiueig de brases.
Nit de somnífer, letífera remor.

(¿Quant de temps ha calgut
per saber cobejar el corb
—aquest literari animalot
de color d’ala de mosca?)

Nit per no viure-la:
dolor adeu, adeu amor.
Ho havíem cremat ja tot.

La Fête de Saint-Jean (Jules Breton 1827-1906), 1875. Philadelphia Museum of Art

Fiestas de San Juan – Joan Salvat-Papasseit (1894-1924)

FESTES DE FOGUERES DE SANT JOAN 2019. ELX.

Festes Patronals en honor a Sant Joan Baptista al barri del Raval

El 24 de juny és el dia de Sant Joan, i en el seu honor se celebren les festes al barri del Raval. És tradicional la plantà d’una foguera gran i diverses petites als voltants de l’Església de Sant Joan. Són molts els veïns que acudeixen al recinte a gaudir dels típics sopar de cabasset, la banyaeta, actuacions, revetlles, etc., a més de les processons i actes religiosos, com ara el tridu i les serenates.

La nit de Sant Joan es procedeix a la cremà de les fogueres entre el goig dels més joves, que finalment acaben banyats per l’aigua amb la qual els bombers sufoquen el foc de les fogueres.

La plantà tindrà lloc el 21 de juny i la cremà el 24 de juny.

Vetlla, revetlla (Joan Salvat-Papasseit)

                     A Jaume Llongueres

Sant Joan
noça i bateig de sang!
Les noies riuen amb llur galant.

Quina vesprada
festa pel cor:
cada abraçada deixarà enyor,
cada besada un infant nou.

Pluja de ruda sobre els pitralls,
qui diu l’amada,
qui diu l’amant.

El càntir s’ompli
d’aigua amb anís,
que es vessi tota
sines endins.

No hi haurà festa si el foc no és alt,
si molt no es besa
y l’amor es plany.

A la fontada vinguen cançons
la matinada veurem el sol:

haurem menjada coca amb llardons.

La gesta dels estels (Mostra de poemes), 1922.

Veille et nuit de fête (Joan Salvat-Papasseit)

                                       A Jaume Llongueres

Á la Saint-Jean
noce et baptême de sang!
Les jeunes filles rient avec leurs galants.

Quelle soirée
fête pour le coeur:
chaque étreinte laissera des regrets,
chaque baiser un nouvel enfant.

Pluie d’asplenium sur les corps
qui dit l’aimée,
qui dit l’amant.

Le cruche se remplit
d’eau et d’anis,
qu’elle se déverse
sur les potrines.

Il n’y aura pas de fête si le feu n’est pas haut,
si l’on ne s’embrasse pas assez
et si l’amour se plaint.

Á la fontaine en fête que se succèdent les chansons
à l’aube nous verrons le soleil:

nous aurons mangé la tourte aux lardons.

(Traduit du catalan par Annie Andreu-Laroche et Carlos Andreu)

Epitalami d’unes noces de maig (Joan Salvat-Papasseit)

Amic, quin trot galant
si aquesta nit avances la nit de Sant Joan –
la nit de Sant Joan que és nit de meravella,
i és damunt cada bes que neixen les estrelles.

Digue-li al teu amor l’enveja que li hauran altres donzelles
i eixuga-li aquell crit——-mica de plor,
que és en la noia verge quan el seu cos floreix una rosella.

I para compte al goig del seu desmai.

Que Cupidell us furti
i no pugueu vestir-vos si feu curta l’empresa.

Óssa menor (Fi dels poemes d’avant-guarda), 1925

Epithalame pour noces de mai (Joan Salvat-Papasseit)

Ami quel trot galant
si cette nuit tu devances la Saint-Jean –
nuit de la Saint-Jean nuit de merveille
pour chaque baiser naît une étoile.

Dis à ton amour la jalousie qu’éprouveront les autres donzelles
étouffe ce cri pleur léger
qui sort de la jeune vierge quand son corps fait fleurir un coquelicot.

Sois attentif à la joie de son évanouissement.

Que Cupidon vous vole
et que vous ne puissiez vous vêtir à nouveau si vous écourtez votre étreinte.

Petite ourse (Fin des poèmes d’avant-garde), 1925

(Traduit du catalan par Annie Andreu-Laroche et Carlos Andreu)

Joan Salvat-Papasseit (1894-1924).

Guillaume Apollinaire

Portrait de Guillaume Apollinaire (Jean Metzinger 1883-1956), 1910. Collection particulière.

Guillaume Apollinaire (1880-1918) s’est engagé dans l’armée bien que n’ayant pas la nationalité française. Il a été blessé à la tempe le 17 mars 1916 devant Berry-au-Bac (Aisne) par un éclat d’obus alors qu’il lisait le Mercure de France. Il est évacué vers une ambulance et opéré dans la nuit. Il est trépané le 9 mai 1916 à la villa Molière, annexe du Val-de-Grâce, boulevard Montmorency. Affaibli par cette blessure de guerre, il meurt chez lui, au 202 boulevard Saint-Germain, le 9 novembre 1918 de la grippe “espagnole ». Paul Léautaud écrit dans son Journal le 11 novembre 1918 qu’il est décédé d’une «grippe intestinale compliquée de congestion pulmonaire» . Alors qu’il agonise par asphyxie, les Parisiens défilent sous ses fenêtres en criant «À bas Guillaume!», faisant référence non au poète, mais à l’empereur Guillaume II d’Allemagne qui a abdiqué le même jour. Il est enterré le 13 novembre au cimetière du Père-Lachaise, division 86.

En mai 1921, ses amis constituent un comité afin de collecter des fonds pour l’exécution d’un monument funéraire par Pablo Picasso. Soixante-cinq artistes offrent des œuvres. La vente aux enchères a lieu à la Galerie Paul Guillaume les 16 et 18 juin 1924. Elle rapporte 30 450 francs. En 1927 et 1928, Picasso propose deux projets. Aucun n’est retenu. Le premier est jugé obscène par le comité. Pour le second – une construction de tiges en métal – Picasso s’est inspiré du «monument en vide» créé par l’oiseau du Bénin pour Croniamantal dans Le Poète assassiné. À l’automne 1928, il réalise quatre constructions avec l’aide de son ami, le sculpteur et peintre espagnol, Julio González (1876-1942), que le comité refuse; trois sont conservés au Musée Picasso à Paris, la quatrième appartient à une collection privée. Sa tête sculptée de Dora Maar, censéé représenter le poète, sera installée dans le square de Saint-Germain-des-Prés en 1955.

C’est le peintre Serge Férat (1881-1958), ami d’Apollinaire, qui dessinera finalement le monument-menhir en granit surmontant la tombe. Elle porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de Colline, qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit «mon cœur pareil à une flamme renversée».

Les collines

(…)

Je me suis enfin détaché
De toutes choses naturelles
Je peux mourir mais non pécher
Et ce qu’on n’a jamais touché
Je l’ai touché je l’ai palpé

Et j’ai scruté tout ce que nul
Ne peut en rien imaginer
Et j’ai soupesé maintes fois
Même la vie impondérable
Je peux mourir en souriant (…)

Habituez-vous comme moi
À ces prodiges que j’annonce
À la bonté qui va régner
À la souffrance que j’endure
Et vous connaîtrez l’avenir

Ondes, Calligrammes, 1918

Jorge Luis Borges e Islandia

Jorge Luis Borges y Adolfo Bioy Casares.

Adolfo Bioy Casares, Borges, Editorial Destino, 2006.

«BORGES: Un viaje es una serie de incomodidades.
BIOY: Sí, pero son incomodidades que se transforman en buenos recuerdos. No se puede pedir nada más que buenos recuerdos.
BORGES: Es cierto. Hay que pedir un buen pasado. Lo único a que puede un hombre aspirar es a un buen pasado. No: quizá también se pueda aspirar a un buen futuro. Lo que es imposible es un buen presente. El que pide un buen presente no tiene noción de la realidad.»

Jorge Luis Borges sentía una misteriosa fascinación por Islandia. Visitó el país tres veces: en 1971, 1976 y 1982. Se casó con María Kodama bajo el culto de los dioses paganos Odin y Thor y oficialmente en abril de 1986. Falleció en Ginebra dos meses más tarde el 14 de junio de 1986. Tenía 86 años.

Cita con Maria Kodama. Entrevista (Clarín, 31/07/2016)

“–En el libro usted habla del amor que Borges sentía aunque no lo decía “hasta que me lo reveló en Islandia”. ¿Qué pasó en Islandia?
Y es aquí cuando María Kodama más se sonroja y se ríe.
–Islandia fue el principio de una relación de amor muy especial entre él y yo. Se manifiesta en Islandia porque ir allí fue la materialización de una historia que venía de antes.
–¿Hasta ese momento usted era sólo una discípula?
–No, mucho mucho antes era una discípula… Pero en términos literarios estaba muy bien que fuera en Islandia.”

Lápida de Borges. Cementerio de Plainpalais, Ginebra, Suiza.

Borges está enterrado en el cementerio de Plainpalais de Ginebra. En la lápida de su tumba aparece tallada la imagen de siete guerreros que blanden sus armas. Y, debajo, una frase en anglosajón (inglés antiguo) que pertenece a un antiguo poema que conmemora la batalla de Maldon, ocurrida en el año 991, en el que un ejército sajón debió enfrentar a una horda de vikingos. La frase es AND NE FORTHEDON NA, “y que no temieran”, parte de la arenga que el líder sajón dio a sus hombres antes de la batalla: les dijo que no temieran ante la muerte, y que tuvieran coraje.

En el reverso está también tallada una frase: “Hann tekr sverðit Gram ok leggr í meðal þeira bert”, que proviene de la Völsunga saga, una serie de relatos escrita en el siglo XIII (su padre, Jorge Guillermo Borges 1874 – 1938, se la regaló en inglés cuando era un adolescente). Significa: “Él tomó la espada Gram y la colocó entre ellos desenvainada”. Es a su vez el epígrafe de un cuento de Borges, “Ulrica“, incluido en El libro de arena (1975), único relato de amor del autor y cuyo protagonista se llama Javier Otálora. Debajo hay una talla de un barco que fue tomado de una piedra vikinga. Ese barco simboliza la eternidad y el viaje final del hombre. y bajo ésta se puede ver una tercera inscripción: «De Ulrica a Javier Otárola», lo que permite interpretar esta última inscripción como una dedicatoria de María Kodama a Jorge Luis Borges. La segunda mujer del escritor argentino encargó la talla de la lápida al escultor argentino Eduardo Longato.

Lápida de Borges. Cementerio de Plainpalais, Ginebra, Suiza.

Charles Baudelaire

Caricature de Charles Baudelaire. 1863. (Sébastien Charles Giraud 1819-1892). Collection particulière.

Le 4 février 1857, Charles Baudelaire remet à l’éditeur Auguste Poulet-Malassis, installé à Alençon, un manuscrit contenant 100 poèmes. Ce chiffre lui apparaît comme un nombre d’or, symbole de perfection. Tirée à 1 300 exemplaires, la première édition des Fleurs du Mal est mise en vente le 25 juin et vendue 3 francs.

LXIX. La musique

La musique souvent me prend comme une mer!
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;

La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J’escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile;

Je sens vibrer en moi toutes les passions
D’un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions

Sur l’immense gouffre
Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir!

Les Fleurs du mal. Section Spleen et Idéal. 1857.

Baudelaire développe dans ce poème la conception qu’il expose dans sa lettre du 17 février 1860 à Richard Wagner: “…j’ai éprouvé souvent un sentiment d’une nature assez bizarre, c’est l’orgueil et la jouissance de comprendre, de me laisser pénétrer, envahir, volupté vraiment sensuelle, et qui ressemble à celle de monter dans l’air ou de rouler sur la mer.”

C’est aujourd’hui la Fête de la Musique. Le solstice d’été.

Illustration pour Les Fleurs du Mal. 1899. (Armand Rassenfosse 1862-1934)

Jorge Luis Borges

Jorge Luis Borges. 1921.

Gunnar Thorgilsson
(1816 – 1879)

La memoria del tiempo
está llena de espadas y de naves
y de polvo de imperios
y de rumor de hexámetros
y de altos caballos de guerra
y de clamores y de Shakespeare.
Yo quiero recordar aquel beso
con el que me besabas en Islandia.

Historia de la noche, 1977.

Gunnar Thorgilsson
(1816 – 1879)

La mémoire du temps
Est pleine d’épées et de navires
Et de poudre d’empires
Et de rumeurs d’hexamètres
Et de hauts coursiers de guerre
Et de clameurs et de Shakespeare.
Je veux me souvenir du baiser
Que tu me donnais en Islande.

Jorge Luis Borges. Histoire de la nuit, 1977. (Traduit par Silvia Baron Supervielle). Poèmes d’amour. NRF, Gallimard, 2004.

Nostalgia del presente

En aquel preciso momento el hombre se dijo:
Qué no daría yo por la dicha
de estar a tu lado en Islandia
bajo el gran día inmóvil
y de compartir el ahora
como se comparte la música
o el sabor de la fruta.
En aquel preciso momento
el hombre estaba junto a ella en Islandia.

La cifra, 1981.

Nostalgie du présent

Á cet instant précis l’homme se dit:
Que ne donnerais-je pour la joie
d’être en Islande à tes côtés
sous le grand jour immobile
et de partager le présent
comme on partage la musique
ou la saveur d’un fruit.
Á cet instant précis
l’homme était près d’elle en Islande

Le chiffre, 1981. (Traduit par Silvia Baron Supervielle). Poèmes d’amour. NRF, Gallimard, 2004.

Volcan Hekla (Islande). 1 488 m. La croyance locale voulait que ce soit l’entrée des Enfers.

Miguel Hernández 1910 – 1942

Miguel Hernández.

El Diario.es, 19/06/2019

Por Miguel Hernández y todos sus compañeros

Si realmente España es un estado de derecho y la Constitución es el baluarte que garantiza nuestros derechos y libertades, la Universidad de Alicante deberá corregir con urgencia este acto inquisitorial

Me llamo Floren Dimas y desde 1995 vengo realizando un trabajo de investigación sobre la represión franquista en la Región de Murcia. Hasta el momento llevo revisados más de 7.000 sumarios del Ejército de Tierra, 650 de la Marina y 45 del Ejército del Aire.

En el extracto que he realizado de cada uno de ellos figura, aparte de los procesados, los denunciantes y los testigos, los componentes de toda la maquinaria represora franquista: los presidentes de los tribunales militares, vocales, ponentes, fiscales y supuestos defensores de los consejos de guerra; los jueces instructores, secretarios de causas, comisarios y agentes de policía, implicados en detenciones, registros e interrogatorios; jefes de Falange y delegados del Servicio de Información e Investigación de Falange, miembros del Servicio de Información de la Guardia Civil, Auditoría militar de guerra, directores y responsables de prisiones y de campos de contración y de colonias penitenciarias; en fin, todo el universo opresivo que se cernió sobre los vencidos, quedan reflejados en un trabajo en el que he invertido veinticuatro años de mi vida y que espero que vea la luz dentro de poco.

En relación con la censura aplicada por la Universidad de Alicante, para ocultar al conocimiento público el nombre de una de las piezas clave del engranaje inquisitorial, que llevó al poeta Miguel Hernández a morir en una infecta mazmorra, como lo hicieron decenas de miles de españoles ante los pelotones de fusilamiento, no puedo por menos que expresar mi indignación más rotunda, ante esta medida que nuevamente pretende coartar la libertad de expresión, y poner en riesgo la propia razón de ser del trabajo de investigación histórica.

Si realmente España es un estado de derecho y la Constitución es el baluarte que garantiza nuestros derechos y libertades, la Universidad de Alicante deberá corregir con urgencia este acto inquisitorial. O tendremos que pensar que España es otra cosa.

(Floren Dimas Balsalobre. Oficial del Ejército del Aire (RTD), investigador histórico y delegado regional de la asociacion memorialista AGE, miembro de Anemoi, (Colectivo de militares demócratas españoles) y de ACMYR (Asociación Civil Mlicia y República), cofundador de la primera asociación memorialista registrada en España.)

Postal que Miguel Hernández realizó para su hijo con el poema Rueda que irás muy lejos.

Miguel Hernández 1910 – 1942

Miguel Hernández amortajado (Eusebio de Oca), 1942.

El País, 11/05/2014 Una sentencia que llegó al Supremo y al Constitucional

La condena a muerte del poeta Miguel Hernández fue injusta y su proceso estuvo plagado de irregularidades, según los familiares del escritor, que falleció en una cárcel de Alicante, en 1942 y la Comisión Cívica para la Recuperación de la Memoria Histórica de Alicante. La familia de Miguel Hernández inició en 2010 una cruzada para que un tribunal democrático anulara la sentencia por la que un consejo de guerra franquista condenó a muerte al poeta en 1940. Franco le conmutó la pena a 30 años para evitar que se convirtiera en otro Lorca, pero en 1942, como consecuencia de las duras condiciones de la prisión, falleció. Los descendientes del poeta acudieron al Supremo con el objetivo de que quedara claro que aquel 28 de marzo de 1942 murió un hombre “inocente”, en palabras de su nuera, Lucía Izquierdo.
La Sala de lo Militar del Tribunal Supremo, un año más tarde, en febrero de 2011 denegó la revisión de la sentencia del consejo de guerra que condenó a muerte al poeta Miguel Hernández. El Tribunal rechazó la petición de la familia del poeta para interponer recurso extraordinario de Revisión, frente a la sentencia de fecha 18 de enero de 1940, dictada por el Consejo de guerra Permanente número 5 de Madrid contra Miguel Hernández, como autor de un delito de Adhesión a la Rebelión previsto en el artículo 238.2º del Código de Justicia Militar del año 1890.
La Sala denegó la interposición del recurso por inexistencia de los presupuestos del mismo, “según lo dispuesto en la ley de Memoria Histórica”, dado que dicha condena producida por motivos políticos e ideológicos ha sido reconocida por esta ley como radicalmente injusta, y declarada su ilegitimidad por vicios de fondo y forma, careciendo actualmente de vigencia jurídica.
Los familiares no se dieron por vencidos y acudieron al Tribunal Constitucional para plantear la nulidad de la condena a muerte del poeta en 1940. En un auto, del 26 de septiembre de 2012, el Alto Tribunal tampoco admitió a trámite el recurso de amparo presentado por la familia de Miguel Hernández en el que solicitaba la inconstitucionalidad de la resolución del Tribunal Supremo inadmitiendo la demanda de revisión de la sentencia que, en 1940 en un juicio sumarísimo y sin ningún tipo de garantías, condenó a muerte al inmortal poeta, según informó la Comisión Cívica de Alicante para la Recuperación de la Memoria Histórica.
El abogado de la familia, Carlos Candela, lamentó que el Tribunal “no examine a fondo el recurso” y se limite en unas pocas frases a “manifestar la inexistencia de violación de un derecho fundamental tutelable de amparo”, según dijo Candela.

El País, 18/06/2019
La Universidad de Alicante, tras la petición de un familiar, elimina de dos artículos digitales el nombre del alférez que participó en el consejo de guerra que condenó a muerte al poeta Miguel Hernández

Miguel Hernández salió de la cárcel de Sevilla inesperadamente en septiembre de 1939 y volvió a Orihuela. Fue delatado y detenido en la prisión de la plaza del Conde de Toreno en Madrid. Fue juzgado y condenado a muerte en marzo de 1940 por un Consejo de Guerra presidido por el juez Manuel Martínez Margallo en el que actuó como secretario el alférez Antonio Luis Baena Tocón. José María de Cossío y otros intelectuales amigos, entre ellos Luis Almarcha Hernández, amigo de la juventud y vicario general de la diócesis de Orihuela (posteriormente obispo de León en 1944), intercedieron por él y se le conmutó la pena de muerte por la de treinta años de cárcel. También entonces influyó mucho la gestión del propio Cossío, que acudió al secretario de la Junta Política de FET y de las JONS, Carlos Sentís, y a Rafael Sánchez Mazas, vicesecretario de la misma, pero que tenía relación con el general José Enrique Varela, Ministro del Ejército, que en carta le contestó a Sánchez Mazas a mitad de 1940: “Tengo el gusto de participarle que la pena capital que pesaba sobre Don Miguel Hernández Gilabert, por quien se interesa, ha sido conmutada por la inmediata inferior, esperando que este acto de generosidad del Caudillo, obligará al agraciado a seguir una conducta que sea rectificación del pasado”. Pasó luego a la prisión de Palencia, donde decía que no podía llorar, porque las lágrimas se congelaban por el frío; en septiembre de 1940 y en noviembre, al penal de Ocaña (Toledo). En 1941, fue trasladado al reformatorio de Adultos de Alicante, donde compartió celda con Buero Vallejo. Allí enfermó. Padeció primero bronquitis y luego tifus, que se le complicó con tuberculosis. Falleció en la enfermería de la prisión alicantina a las 5:32 de la mañana del 28 de marzo de 1942, con tan sólo 31 años de edad. Se cuenta que no pudieron cerrarle los ojos, hecho sobre el que su amigo Vicente Aleixandre compuso un poema. Fue enterrado el 30 de marzo, en el nicho número mil nueve del cementerio de Nuestra Señora del Remedio de Alicante.

Manuel Martínez Margallo
Hasta hace poco, no se conocía qué juez había condenado a Miguel Hernández a muerte, aunque después se le conmutó por 30 años de cárcel. Lo reveló Juan Antonio Ríos Carratalá, autor del libro «Nos vemos en Chicote» (Renacimiento), publicado este año (2019), en el que se cuenta cómo en el popular bar de la Gran Vía de Madrid compartían tragos los periodistas y escritores que serían procesados con quienes serían sus jueces. En este caso, está la figura de Manuel Martínez Margallo, que pasó de ser escritor de revistas humorísticas como «La Codorniz» a juez de sus compañeros de profesión. Firmaba sus relatos como Manuel Lázaro. «Y se entregó con inquina inimaginable», cuenta el biografo de Miguel Hernández, José Luis Ferris.

Wikipedia Antonio Luis Baena Tocón (1915-1998) fue un militar y funcionario español que, en los años posteriores a la guerra civil española, formó parte de diversos tribunales militares de la dictadura de Francisco Franco.

Entre 1939 y 1943, con la graduación de alférez, Baena Tocón fue destinado al Juzgado Especial de Prensa,encargado de perseguir y depurar a aquellas personas que hubiesen escrito en medios de comunicación durante la República. A las órdenes del juez instructor se encargó de investigar la Hemeroteca Municipal de Madrid, anotando los nombres de escritores y periodistas junto con comentarios sobre el carácter de los presuntos delitos que habrían cometido en sus piezas literarias.

Además, fue miembro de varios consejos de guerra relacionados con el Juzgado Especial de Prensa, destacando el instruido contra el poeta Miguel Hernández, condenado a muerte en marzo de 1940 –la pena fue posteriormente conmutada por 30 años de prisión–. Baena Tocón figuró como secretario del mismo, a pesar de no tener la titulación necesaria para ello al haber aprobado tan solo unas pocas asignaturas de Derecho.

En junio de 1966 Antonio Luis Baena Tocón fue nombrado interventor delAyuntamiento de Córdoba, puesto que desempeñó hasta su jubilación. Anteriormente había sido habilitado como viceinterventor de la Diputación Provincial. Ambas plazas, como era normal durante la dictadura, fueron otorgadas en virtud de sus méritos al servicio del régimen.

En junio de 2019 la Universidad de Alicante, a solicitud de su hijo, borró de sus archivos digitales toda referencia a la participación de Antonio Luis Baena Tocón en el juicio a Miguel Hernández. Rápidamente se generó un efecto Streisand, convirtiendo el nombre de Baena Tocón en trending topic.

Miguel Hernández (Sciammarella). El País, 19 de junio de 2019.