
Nous avons vu hier soir à la Ferme du Buisson (Noisiel) le film japonais Renoir de Chie Hayakawa avec Yui Suzuki, Lily Franky, Hikari Ishida. (1 h 55). Il est sorti en salle le 17 septembre 2025 et a été présenté au Festival de Cannes.
La réalisatrice a obtenu à Cannes en 2022 (Section Un certain regard) avec Plan 75 une mention spéciale Caméra d’Or. Il s’agissait alors d’un film d’anticipation qui imaginait un programme d’euthanasie au Japon pour les personnes âgées. La cinéaste décrivait une société où les vieux sont mis au rebut.
Ici Fuki (Yui Suzuki), une préadolescente de 11 ans, se prépare à la mort de son père (Lily Franky), atteint d’un cancer en phase terminale. Sa mère (Hikari Ishida) est débordée et ne s’occupe guère d’elle.
L’histoire est située en 1987, lorsque la cinéaste (née en 1976) avait le même âge que son héroïne. Le scénario mêle quotidien et rêve. On remarque un certain impressionnisme dans les tonalités.
Le meilleur du film provient du jeu de la jeune Fuki, gamine mature, pleine de vitalité, d’énergie, mais vraiment désemparée face à l’attitude de ses parents. Elle est désœuvrée et cherche le contact avec les autres. Les adultes sont des marionnettes dominées par le système. Ils restent impassibles, n’expriment pas leurs émotions et ne supportent pas l’échec. L’incommunicabilité est totale.
Le titre Renoir avait attiré mon attention. Le tableau de Pierre-Auguste Renoir auquel fait référence Chie Hayakawa pour intituler son film ainsi est La petite Irène, peint en 1880. La réalisatrice explique ainsi ce choix : « Enfant, j’ai été enchantée par le tableau de Renoir et mon père m’en a offert une reproduction, une anecdote personnelle que j’ai intégrée dans le film. Comme Fuki, je suppliais mon père d’acheter une copie du tableau. C’est pour cela que j’ai décidé d’intituler le film Renoir, le lien avec le tableau ou le peintre ne va pas plus loin. Parmi les grands impressionnistes, Renoir est particulièrement populaire au Japon et, dans les années 1980, on pouvait trouver des répliques de ses œuvres dans de nombreux foyers. Ces reproductions étaient devenues un symbole de l’admiration japonaise pour l’Occident, et du désir de ” rattraper ” ce dernier. » (Propos de la cinéaste dans le Dossier de presse du film)
https://www.youtube.com/watch?v=8XMZnaK9eQQ

Le Portrait d’Irène Cahen d’Anvers (Portrait de Mademoiselle Irène Cahen d’Anvers -La Petite Fille au ruban bleu-La Petite Irène) est une huile sur toile (65 × 54 cm) peinte par Pierre-Auguste Renoir en 1880. Le tableau est conservé aujourd’hui à la fondation Bührle à Zurich (Suisse).
Le banquier Louis Cahen d’Anvers a commandé en 1880 le portrait de ses trois filles en commençant par Irène, l’aînée. Les deux cadettes, Élisabeth et Alice, ont fait l’objet d’un second tableau de Renoir en 1881, intitulé Les Demoiselles Cahen d’Anvers (Rose et Bleu).
A l’origine, le tableau n’est pas apprécié par le commanditaire qui paie le peintre avec beaucoup de retard.
Irène Cahen d’Anvers (1872-1963) est âgée de 8 ans au moment du portrait. Elle se marie le 14 octobre 1891 avec le comte Moïse de Camondo. Le couple a deux enfants : Nissim de Camondo (1892-1917, mort pour la France), dédicataire du musée Nissim-de-Camondo à Paris, et Béatrice de Camondo (1894-1945), qui épousera Léon Reinach.
Elle quitte le foyer en 1896 puis divorce en 1902. Elle laisse à Moïse la garde complète de leurs enfants, se convertit au catholicisme et se remarie avec le comte Charles Sampieri.
En 1946, elle est devenue l’unique héritière légale de sa fille Béatrice Reinach, née Camondo, morte en déportation à Auschwitz en 1945 tout comme son mari et ses deux enfants, Fanny et Bertrand. Elle récupère le tableau qui avait été spolié par les nazis.
Sa sœur Élisabeth (1874-1944), l’une des petites filles du second portrait, ex-comtesse Jean de Forceville, puis ex-Mme Alfred Denfert-Rochereau – également Juive convertie en 1895 bien avant Irène – , est morte également à Auschwitz. Sa nièce, Colette Cahen d’Anvers, comtesse Armand de Dampierre (mort en déportation), a sauté d’un train en route vers son issue fatale, ce qui l’a sauvée.
Irène est décédée en 1963.
Son plus jeune frère Charles Cahen d’Anvers (1879 – 1957), banquier, hérita du château de Champs-sur-Marne. Il en fit don en 1934 à l’État en lui vendant le mobilier ancien réuni par ses parents.
