La Fondation Henri Cartier-Bresson qui a ouvert en mai 2003 a déménagé. Elle ne se trouve plus dans le bel, mais inconfortable immeuble, construit par l’architecte Emile Molinié (Impasse Lebouis n°2 Paris-XIV). Un ancien garage à voitures (79 rue des Archives Paris- III) a été aménagé pour recevoir l’énorme legs du célèbre photographe sur 900 m². De Montparnasse au Marais.
Ouverture: mardi 6 novembre 2018.
La première exposition met en valeur l’oeuvre de la dernière épouse d’Henri Cartier-Bresson (1908-2004), Martine Franck, qui fut à l’origine de la fondation.
Cette grande photographe belge est née le 2 avril 1938 à Anvers. Elle est morte de leucémie le 16 août 2012 à Paris à 74 ans.
Elle épousa Henri Cartier-Bresson en 1970 et partagea sa vie pendant 34 ans.
Sa famille, collectionneuse de peinture, après l’avoir fait grandir entre les États-Unis, l’Angleterre et la Suisse, l’avait accompagnée dans des études universitaires d’histoire de l’art et dans un cursus à l’École du Louvre à Paris.
Comme photographe, elle a travaillé pour Vogue, Life, Fortune ou The New York Times.
En 1983, elle rejoignit l’agence Magnum Photos. Elle n’aimait pas photographier la guerre, mais affrontait la souffrance à travers la vieillesse. Dans son livre Le Temps de vieillir (éditions Filipacchi-Denoël, 1980), elle photographie avec douceur, bienveillance et dignité les vieillards.
Amie d’Ariane Mnouchkine, on voit bien dans l’exposition ses engagements: les mouvements politiques et sociaux des années 60, le mouvement des femmes, le regard sur l’enfance et la vieillesse, les artistes, le Royaume-Uni, l’Asie, le bouddhisme.
Elle défend la cause tibétaine en montrant les enfants tulkus, élevés pour réincarner d’anciens grands maîtres spirituels. Elle a fait aussi de magnifiques portraits d’écrivains et d’artistes.
«Une photographie n’est pas nécessairement un mensonge, mais ce n’est pas la vérité non plus. Il faut être prêt à saluer l’inattendu.»
«Une lettre à la révolution.
Du jour de la naissance jusqu’à l’instant de la mort, la vie n’est qu’une révolution constante. Rien n’est pur moment. Le plus difficile est d’accepter les changements en soi, chez les autres et pourtant la plus belle aventure n’est-ce pas ce parcours qui part de soi pour se connaître, s’oublier, se dépasser?»
«Pour être photographe il faut un bon œil, le sens de la composition, de la compassion et un sens de le l’engagement.»
«L’appareil est en lui-même une frontière à passer de l’autre côté. On ne peut y parvenir qu’en s’oubliant soi-même, momentanément.»