Pierre Bergounioux

Les oiseaux. Belopolie, 2022. Collection “Penser, décider, agir”.

« C’était le temps où les années enferment tant de choses, de sentiments, de pensées qu’elles durent, chacune, une sorte d’éternité. Et c’est lorsque, fâché contre moi-même, rembruni, j’allais reprendre ma marche que la haute, l’éclatante tirade retentissait à nouveau. Et alors, rien n’était plus pareil. Il faisait aussi sombre, aussi froid mais l’oiseau m’annonçait que les beaux jours étaient en marche, au loin. Il les voyait, lui, de la plus haute branche ou de l’antenne de télévision où il était juché. On ne l’entendrait plus de la journée mais un soir, pas forcément celui du même jour, il ratifiait sa promesse. Chaque année, j’ai passé de longs moments, accoudé à l’appui de ma fenêtre, sous les combles, à ne rien faire que l’écouter, infime point sombre d’où rayonnait le chant augural et glorieux. » (page 9)

Épilogue

” En France, le nombre d’oiseaux a chuté d’un tiers en quinze ans. Les populations d’espèces communes ont baissé de près de 28 % entre 1989 et 2021, ce qui représente 560 à 620 millions d’oiseaux disparus. En cause, la destruction des espaces naturels comme lieux de développement et d’alimentation, les pollutions liées au produits phytosanitaires, les nuisances lumineuses et sonores.” (page 31)

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