Woody Guthrie 1912 – 1967

Woody Guthrie à la guitare le 8 mars 1943. This machine kills fascists.

Woody Guthrie est né le 14 juillet 1912 à Okemah (Oklahoma). Il est décédé le 3 octobre 1967.

Chanteur et guitariste folk américain, influencé par l’anarchiste Joe Hill (1879-1915), il compose des chansons exprimant les luttes des pauvres et des opprimés, tout en célébrant leur esprit de résistance libertaire. Figure emblématique des hobos (« vagabonds » produits par la Grande Dépression), il devient un important porte-parole musical des sentiments ouvriers et populaires. Ses chansons militantes inspirent le renouveau du folk américain des années 1960 (Pete Seeger, Bob Dylan, Joan Baez)

Il joue ici “John Henry” avec Brownie McGhee et Sonny Terry en 1947.

Cette chanson parle d’un ouvrier des grands chantiers routiers et ferroviaires : un « creuseur » de tunnels. Elle raconte aussi la lutte de l’Homme et de la Machine. John Henry était le plus rapide des manieurs de marteau. Mais son contremaître annonce l’arrivée d’un marteau pneumatique sur le chantier. « Un homme n’est rien qu’un homme, répond John Henry, mais avant que je ne laisse ton marteau-piqueur me battre, je mourrai avec mon marteau à la main ! »Telle est l’histoire : la lutte de l’homme contre la machine ; la lutte aussi de l’ouvrier pour son travail ; celle de la dignité contre une modernité destructrice. Celle du travail contre le capital.

John Henry n’est pas un révolutionnaire. Mais John Henry est fier d’être le meilleur des terrassiers. Personne ne manie plus vite que lui le marteau et la pioche. C’est un ouvrier d’élite. Lorsque le contremaître lui annonce ainsi l’arrivée sur le chantier de ce marteau-piqueur pneumatique, capable de creuser plus vite que n’importe quel terrassier, John Henry relève le défi. Il peut faire mieux. Ce n’est pas une mécanique qui lui fera baisser les bras. L’homme vaut mieux que la machine. John Henry sait bien qu’avec les marteaux et les pieux d’acier, on licenciera ceux qui les manient. Le marteau pneumatique, c’est le chômage. John Henry n’est plus un esclave. Il est libre : libre de devoir gagner sa vie, et celle de sa famille ; libre aussi d’être réduit à la misère, si les patrons n’ont plus besoin de ses bras pour gagner de l’argent.

« John Henry » est l’une des plus anciennes chansons connues du folklore afro-américain ( fin du XIXe siècle) Ce n’est pas un blues. Elle est sans doute antérieure à l’émergence même du blues.

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