Thierry Frémaux – Bertrand Tavernier

Bertrand Tavernier. Festival de Saint-Sébastien. 24 Septembre 2013 (Javier Hernández ).

Je viens de terminer la lecture de Si nous avions su que nous l’aimions tant, nous l’aurions aimé davantage de Thierry Frémaux. Éditions Grasset, octobre 2022. Plutôt qu’un essai biographique consacré à Bertrand Tavernier (1941-2021), il s’agit d’une ode à l’amitié entre deux hommes de générations différentes, d’un exercice d’admiration.

Thierry Frémaux est directeur de l’Institut Lumière de Lyon (1995), délégué général du festival de Cannes (2007) et président de l’association Frères Lumière. Il a obtenu sa maîtrise d’histoire à Lyon II avec un mémoire consacré aux débuts de la revue Positif, fondée en mai 1952 par quatre étudiants du Lycée du parc à Lyon.

J’ai retenu une phrase : « Une vie bien remplie, rend-elle la mort plus acceptable ? »

Depuis le 9 mai 2005, Bertrand Tavernier publiait grâce à la SACD (société des auteurs et compositeurs dramatiques) et son directeur général Pascal Rogard, un blog appelé « dvdblog ». Ces chroniques lui permettaient de mettre en avant les films de patrimoine qu’il aimait, sortis en DVD ou Blu-ray, ainsi qu’à l’occasion ses coups de cœurs littéraires et musicaux. Il tiendra ces chroniques jusqu’à son décès le 25 mars 2021 à Sainte-Maxime.

https://www.tavernier.blog.sacd.fr/

Bertrand Tavernier a publié tout au long de sa carrière de nombreux articles et entretiens dans les revues de cinéma : Présence du cinéma, Cinéma, les Cahiers du cinéma et Positif. Sa première critique dans Positif datait de 1960 et portait sur Temps sans pitié de Joseph Losey. Le thème des rapports père-fils est aussi celui de son premier film, L’Horloger de Saint-Paul. Il avait publié un dernier article dans cette revue en mai 2020 (n°711) : Éloge d’un ami, Didier Bezace 1946-2020. Il rendait hommage à cet excellent acteur et metteur en scène, décédé le 11 mars 2020 qui avait joué dans trois de ses films : L 627 (1992), Ça commence aujourd’hui (1999) et Quai d’Orsay (2013) .

Le dernier film de fiction de Bertrand Tavernier est justement Quai d’Orsay. Il avait adapté la bande dessinée d’Abel Lanzac et Christophe Blain : Quai d’Orsay. L’intrigue de Quai d’Orsay était une caricature du Ministère des Affaires étrangères et racontait l’expérience particulière d’Arthur Vlaminck, un jeune fonctionnaire engagé dans l’équipe du cabinet d’un certain Alexandre Taillard de Worms (fortement inspiré par Dominique de Villepin). Raphael Personnaz incarnait le jeune héros et Thierry Lhermitte le ministre.

Bertrand Tavernier (Christophe Blain).

Bertrand Tavernier 1941 – 2021

Bertrand Tavernier est mort le 25 mars 2021 à Saint-Maxime (Var). J’ai vu la plupart de ses films, bien sûr, mais il a marqué aussi le cinéma français par ses multiples autres activités: assistant-réalisateur, attaché de presse, critique, Président de la Société des réalisateurs de films, Président de l’Institut Lumière de Lyon…

Il a écrit plusieurs ouvrages indispensables sur le cinéma américain. Ils m’accompagnent toujours.
1970 30 ans de cinéma américain (éd. C.I.B.).
1991 50 ans de cinéma américain (Nathan) , écrits en collaboration avec Jean-Pierre Coursodon (1935- décédé le 31 décembre 2020).
1993 Amis américains : entretiens avec les grands auteurs d’Hollywood, coédition Institut Lumière/Actes Sud. Réédition en octobre 2019 Actes Sud / Lyon, Institut Lumière + L’amour du cinéma m’a permis de trouver une place dans l’existence : post-scriptum à Amis américains, conversation avec Thierry Frémaux.

Son documentaire de 2016 (Voyage à travers le cinéma français) est aussi très précieux.

Sit tibi terra levis.