Ricardo Menéndez Salmón – Dylan Thomas

J’ai terminé de lire hier soir le récit de Ricardo Menéndez Salmón No entres dócilmente en esa noche quieta (Seix Barral, 2020). Ce livre m’ a déçu par son ton froid et distancié. J’avais pourtant aimé certains des livres précédents de cet auteur, particulièrement la trilogie du mal (La ofensa, Derrumbe et El corrector). C’est un livre autobiographique qui évoque la figure de son père malade, auprès duquel il a grandi et souffert. Ce père est décédé à l’hôpital de la Croix Rouge de Gijón le 12 juin 2015 après 33 ans de maladie. Je n’ai pas retrouvé la compréhension et la tendresse dont fait preuve Manuel Vilas dans Ordesa (Alfaguara, 2018). Il s’agit plutôt d’un règlement de comptes. Le titre évoque le célèbre poème de Dylan Thomas (1914-1953). Dans le film Interstellar de Christopher Nolan (2014), le professeur Brand (Michael Caine) et le Dr. Mann (Matt Damon) récitent des passages de ce poème à différents moments du film. Il est également utilisé comme thème des différentes luttes entreprises par Cooper (Matthew McConaughey).

Oeuvres:

  • La filosofía en invierno, KRK Ediciones, 1999 (réédition en 2007).
  • Panóptico, KRK ediciones, 2001.
  • Los arrebatados, Ediciones Trea, 2003.
  • Los caballos azules, Ediciones Trea, 2005.
  • La noche feroz, KRK Ediciones 2006. Réédition Seix Barral, 2011.
  • La ofensa, Seix Barral, 2007.
  • Gritar, Lengua de Trapo, Madrid, 2007. Réédition 2012.
  • Derrumbe. Seix Barral, 2008.
  • El corrector, Seix Barral, 2009.
  • La luz es más antigua que el amor, Seix Barral, 2010.
  • Medusa, Seix Barral, 2012.
  • Niños en el tiempo, Seix Barral, 2014.
  • El Sistema, Seix Barral, 2016.
  • Homo Lubitz, Seix Barral, 2018.
  • No entres dócilmente en esa noche quieta, Seix Barral, 2020.

Traductions en français:
La philosophie en hiver, Éditions Jacqueline Chambon, París, 2011. Traduction de Delphine Valentin.
L’offense, Actes Sud, Arlés, 2009. Traduction d’ Aleksandar Grujicic et Elisabeth Beyer.
Débâcle, Éditions Jacqueline Chambon, París, 2015. Traduction de Jean-Marie Saint-Lu.
Le correcteur, Éditions Jacqueline Chambon, París, 2011. Traduction de Delphine Valentin.
La lumière est plus ancienne que l’amour, Éditions Jacqueline Chambon, París, 2012. Traduction de Delphine Valentin.
Medusa , Éditions Jacqueline Chambon, París, 2013. Traduction de Jean-Marie Saint-Lu.
Enfants dans le temps, Éditions Jacqueline Chambon, París, 2016. Traduction de Jean-Marie Saint-Lu.
L’Île Réalité, Éditions Jacqueline Chambon, París, 2018. Traduction de Jean-Marie Saint-Lu.

Do not go gentle into that good night (Dylan Thomas). 1951.

Do not go gentle into that good night,
Old age should burn and rave at close of day;
Rage, rage against the dying of the light.

Though wise men at their end know dark is right,
Because their words had forked no lightning they
Do not go gentle into that good night.

Good men, the last wave by, crying how bright
Their frail deeds might have danced in a green bay,
Rage, rage against the dying of the light.

Wild men who caught and sang the sun in flight,
And learn, too late, they grieve it on its way,
Do not go gentle into that good night.

Grave men, near death, who see with blinding sight
Blind eyes could blaze like meteors and be gay
Rage, rage against the dying of the light.

And you, my father, there on the sad height,
Curse, bless, me now with your fierce tears, I pray.
Do not go gentle into that good night.
Rage, rage against the dying of the light.

N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit

N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour ;
Rager, s’enrager contre la mort de la lumière.

Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l’obscur est mérité,
Parce que leurs paroles n’ont fourché nul éclair ils
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en un verre baie
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.

Les hommes violents qui prient et chantèrent le soleil en plein vol,
Et apprenant, trop tard, qu’ils l’ont affligé dans sa course,
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante
Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s’égayer,
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.

Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t’en prie.
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière.

Vision et Prière. Poésie/Gallimard, 1991. Traduit de l’anglais par Alain Suied.

Lecture du poème par Dylan Thomas:

https://www.youtube.com/watch?v=1mRec3VbH3w

Poème récité par Anthony Hopkins. Scènes du film.

https://www.youtube.com/watch?v=4eRTkP7LQKc

Swansea. Statue de Dyman Thomas.

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