Robert Desnos

Robert Desnos (Claude Cahun) 1930.

Merci à l’enseignante de ma petite-fille S. qui fait apprendre ce poème à ses élèves de CM2.

Demain

Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : le matin est neuf, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
Á maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

État de veille, 1942. in Destinée arbitraire. NRF Poésie/Gallimard n°112. Octobre 1975.

2 réponses sur “Robert Desnos”

  1. Si beau poème mais sans doute aussi difficile à mémoriser…
    Des élèves qui seront bien préparés puisque capables de mémoriser oui, ces constructions de phrases pas si simples et qu’il faut restituer, réciter en les comprenant bien pour garder tout son sens à ce superbe poème.
    Que j’aime Desnos !

    1. Moi aussi, j’aime beaucoup Desnos. L’homme et le poète. Je ne suis plus sur X. J’ai migré sur Bluesky. Bonne journée.

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