Salvatore Quasimodo (1901 – 1968)

Salvatore Quasimodo.

Ed è subito sera

Ognuno sta solo sul cuor della terra
Traffito da un raggio di sole:
Ed è subito sera.

Acqua e terra, 1930

Et c’est d’un coup le soir

Chacun est seul sur le coeur de la terre
Traversé d’un rayon de soleil
et c’est, d’un coup, le soir

Traduit de l’italien par Jean Orizet. Revue “Poésie 1, N° 33, Mars 2003” Le Cherche-midi éditeur, 2003.

ISOLA

                                    Io non ho che te
                                    cuore della mia razza.

Di te amore m’attrista,
mia terra, se oscuri profumi
perde la sera d’aranci,
o d’oleandri, sereno,
cammina con rose il torrente
che quasi n’è tocca la foce.

Ma se torno a tue rive
e dolce voce al canto
chiama da strada timorosa
non so se infanzia o amore,
ansia d’altri cieli mi volge,
e mi nascondo nelle perdute cose.

Oboe sommerso, Edizioni di Circoli, Genova, 1932, in Salvatore Quasimodo, Tutte le poesie con uno scritto di Elio Vittorini, Oscar grandi classici, Oscar Mondadori Editore, 1995, pagina 60.

ÎLE

               JE N’AI QUE TOI, CŒUR de MA RACE.

L’amour que j’ai de toi m’attriste,
ô ma terre, quand le soir laisse filer
d’obscurs parfums d’oranges,
de lauriers roses et que, serein,
le torrent charrie des roses qu’il emporte
presque jusqu’à l’embouchure.

Mais quand je me tourne vers tes rives
et qu’une douce voix chantante
s’élève d’une rue pour m’appeler craintive
je ne sais si me touche l’enfance ou l’amour
ou l’angoisse d’autres cieux
et je me cache dans les choses perdues.

Et soudain c’est le soir, Librairie Elisabeth Brunet, Rouen, novembre 2005, pp. 116-117. Traduit de l’italien par Patrick Reumaux.

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