Christian Boltanski

Après. 2010.

Je n’avais que moyennement aimé l’exposition Christian Boltanski: Faire son temps (13/11/2019-16/03/2020) au Centre Georges Pompidou. Je trouvais qu’il y avait trop d’oeuvres de périodes différentes. L’ensemble me paraissait un peu anarchique et assez étouffant.

Amsterdam, Oude Kerk. Christian Boltanski – na . 2018

Lors de notre dernier voyage à Amsterdam, nous avions visité Christian Boltanski – na (24 novembre 2017 – 28 avril 2018) dans la plus vieille église d’Amsterdam, l’Oude Kerk (La vieille église, 1306). Na veut dire Après en néerlandais. L’artiste convoquait la mémoire des disparus. L’édifice compte 12 000 tombes et 2500 dalles funéraires. La plus célèbre est celle de Saskia van Uylenburgh (1612-1642), l’épouse de Rembrandt. Manteaux noirs de laine sombre face contre terre, volumes parallélépipédiques de dimensions variables, ampoules, carillons agités par le vent, murmures, mannequins anthropomorphes faits de planches, d’une lampe et d’un voile noir qui posaient des questions. Les lustres étaient descendus jusqu’au sol. Il fallait errer dans l’obscurité. C’était magnifique et émouvant. Boltanski réussissait à rendre visibles et sensibles la présence et le nombre de ces disparus invisibles sur lesquels nous marchions. L’Oude Kerk est un lieu de culte, mais aussi un lieu d’exposition. Depuis 2013, des artistes contemporains sont invités à y intervenir grâce à une structure au financement mi-public mi-privé.

Animitas son installation en plein air dans le désert d’Atacama au Chili (2014) m’avait aussi beaucoup impressionné:

http://www.lesvraisvoyageurs.com/2018/04/20/christian-boltanski/

La galerie Marian Goodman (79 rue du Temple. 75003-Paris) présente du 20 janvier au 13 mars 2021 une exposition intitulée aussi Après. Nous l’avons visitée hier après-midi, un trop peu rapidement malheureusement. J’aimerais y retourner assez vite si un nouveau confinement ne m’en empêche pas.

«Nous sommes entourés de disparus qui restent gravés dans notre mémoire et dont la présence me hante.» (Christian Boltanski)

«L’expérience que je souhaite pour le public qui vient visiter chacune de mes expositions n’est pas forcément de comprendre mais de ressentir que quelque chose a eu lieu. » (Faire son temps, Editions du Centre Pompidou, Paris, 2019. Entretien entre Christian Boltanski et Bernard Blistène, p. 63.)

Cette exposition est installée sur deux niveaux dans cette galerie qui se trouve dans le magnifique hôtel de Montmort de 1623. Au rez-de-chaussée, des masses de tissus blancs sur des chariots occupent le centre de la salle: Les Linges (2020). Elles évoquent assez bien la période particulière que nous vivons. Je n’ai pas bien vu les projections sur les murs (Les Esprits, 2020) ni la vidéo Le Passage (2020) dans l’escalier.

Au niveau inférieur, on peut admirer l’installation vidéo Les Disparus (2020). Ces très belles images recèlent des images subliminales des horreurs qui ont eu lieu au cours du XX ème siècle. Le mot Après (2010) invite à entrer dans la dernière salle sombre et tranquille. Là se trouvent Les Vitrines (1995).
C’est une belle exposition qui restera longtemps dans notre esprit.

Les Linges. 2020.

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