Ian Gibson

Ian Gibson. Festival de Cans. 3 septembre 2021.

(Merci à Manuel Villar Fernández)

Un documentaire de Pablo Romero Fresco, Donde acaba la memoria, a été présenté au festival de cinéma de Cans (O Porriño, Pontevedra) en Galice. Il est consacré à l’ œuvre de Ian Gibson. La lecture des livres du biographe de Federico García Lorca, Salvador Dalí, Luis Buñuel, Antonio Machado, entre autres, est indispensable à tous ceux qui aiment la culture espagnole du XX ème siècle.
Ian Gibson est né à Dublin le 21 avril 1939 dans une famille protestante puritaine. Il voyage en Espagne pour la première fois en 1957. Il devient professeur d’Espagnol à Belfast, puis à Londres. Il prépare une thèse de doctorat sur Federico García Lorca. Il abandonne l’enseignement et s’installe en Espagne en 1978 avec son épouse Carole Elliott. Il obtient la nationalité espagnole en 1984. Il habite le quartier cosmopolite de Lavapiés à Madrid.

Deux articles ont été publiés dans la presse espagnole ces jours-ci:

Ian Gibson revela una grabación inédita del enterrador que sepultó a Lorca: “Tengo la convicción total de que está aquí” (El Diario 03/09/2021) https://www.eldiario.es/galicia/ian-gibson-revela-grabacion-inedita-enterrador-sepulto-lorca-conviccion-total_130_8271536.html

Ian Gibson: “Sigo llorando por Lorca y por mi hermano” (El País, 4/09/2021) https://elpais.com/cultura/2021-09-04/ian-gibson-sigo-llorando-por-lorca-y-por-mi-hermano.html?utm_source=Twitter&ssm=TW_CM_CUL#Echobox=1630745631

Bibliographie:
1971 La represión nacionalista de Granada en 1936 y la muerte de Federico García Lorca. Paris, Ruedo Ibérico. Livre interdit dans l’Espagne de Franco. Rééditée et complétée en Espagne en 1979.
1985-87 Federico García Lorca. Biographie en 2 tomes De Fuente Vaqueros a Nueva York (1985) et De Nueva York a Fuente Grande (1987), réunis en un seul tome en 1994.
1989 En Granada, su Granada… Guía a la Granada de Federico García Lorca.
1998 Vida, pasión y muerte de Federico García Lorca. Resumé de sa biographie en deux volumes
1998 La vida desaforada de Salvador Dalí.
1999 Lorca-Dalí, el amor que no pudo ser.
2004 Dalí joven, Dalí genial.
2006 Ligero de equipaje. La vida de Antonio Machado.
2007 Cuatro poetas en guerra (Antonio Machado, Juan Ramón Jiménez, Federico García Lorca, Miguel Hernández).
2008 El hombre que detuvo a García Lorca. Ramón Ruiz Alonso y la muerte del poeta.
2009 Caballo azul de mi locura. Lorca y el mundo gay.
2013 Luis Buñuel. La forja de un cineasta universal.

«- ¿Por Lorca ha llorado? – Sí, claro; me sigue conmoviendo. Anoche leí 1910 (Intermedio), uno de sus poemas en Nueva York, donde habla de la vega de Granada, su paraíso perdido, y me hizo llorar por la fuerza de las imágenes.» (El País, 4/09/2021)

1910. Intermedio

Aquellos ojos míos de mil novecientos diez
no vieron enterrar a los muertos,
ni la feria de ceniza del que llora por la madrugada,
ni el corazón que tiembla arrinconado como un caballito de mar.

Aquellos ojos míos de mil novecientos diez
vieron la blanca pared donde orinaban las niñas,
el hocico del toro, la seta venenosa
y una luna incomprensible que iluminaba por los rincones
los pedazos de limón seco bajo el negro duro de las botellas.

Aquellos ojos míos en el cuello de la jaca,
en el seno traspasado de Santa Rosa dormida,
en los tejados del amor, con gemidos y frescas manos,
en un jardín donde los gatos se comían a las ranas.

Desván donde el polvo viejo congrega estatuas y musgos,
cajas que guardan silencio de cangrejos devorados
en el sitio donde el sueño tropezaba con su realidad.
Allí mis pequeños ojos.

No preguntarme nada. He visto que las cosas
cuando buscan su curso encuentran su vacío.
Hay un dolor de huecos por el aire sin gente
y en mis ojos criaturas vestidas ¡sin desnudo!

Poeta en Nueva York.

1910. Intermède.

Ces yeux, les miens, de 1910
n’avaient pas vu enterrer les morts
ni la foire de cendre de qui pleure au petit jour,
ni le coeur qui tremble, traqué comme un petit cheval de mer.

Ces yeux, les miens, de 1910
avaient vu le mur blanc où urinaient les petites filles,
le mufle du taureau, le champignon vénéneux
et une lune incompréhensible qui éclairait dans les coins
les morceaux de citron sec sous le noir dur des bouteilles.

Ces yeux, les miens, sur lecou du poney,
sur le sein transpercé de sainte Rose endormie,
sur les toits de l’amour, plein de gémissements et de mains fraîches,
dans un jardin où les chats mangeaient les grenouilles.

Grenier où la vieille poussière agglutine statues et mousses,
boîtes qui gardent le silence des crabes dévorés,
à l’endroit où le rêve se heurtait à leur rivalité.
Là s’ouvrirent mes yeux enfants.

Ne me demandez rien. J’ai vu que les choses
quand elles cherchent leur cours ne trouvent que leur vide.
Il y a une douleur de creux dans l’air inhabité
et dans mes yeux des créatures vêtues, sans nudité !

Poésie, III, Poésie/Gallimard, 1968. Traduction Pierre Darmangeat.

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