Sheila Hicks

Freshly unearthed (Sheila Hicks). 2023-2024. Lin et fibre synthétique.

Hier, nous avons vu 4 oeuvres récentes de l’artiste textile américaine Sheila Hicks (1934), à la galerie Frank Elbaz ( 66 rue de Turenne 75003 – Paris ). L’exposition s’intitule Emerging, Submerging, Reemerging (16 mars – 18 mai 2024). Dans ce même lieu du Marais, sont exposées des peintures et des sculptures de Stéphane Henry, Yasuhisa Kohyama et Robert Storr.

Galerie Frank Elbaz. Oeuvres de Sheila Hicks, Yasuhisa Kohyama et Stéphane Henry.

Nous avons découvert Sheila Hicks lors de l’exposition Lignes de vie au Centre Pompidou ( 7 février – 30 avril 2018.

https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/coERRxE

Cette artiste, qui va avoir 90 ans le 24 juillet, est toujours aussi active. ( « J’aurais 90 ans l’année prochaine. Donc la fête continue. On y va . » ) Elle prépare une double exposition au Josef Albers Museum à Bottrop et à la Kunsthalle Düsseldorf en Allemagne. L’exposition se déploiera dans les deux musées simultanément. Le Josef Albers Museum fera une présentation globale avec des œuvres historiques et contemporaines tandis que la Kunsthalle exposera de grandes installations qui viendront jouer avec l’architecture du lieu. Sheila Hicks aura aussi une présentation à la Pinakothek der Moderne à Munich en novembre 2024. Enfin, une grande exposition sur son oeuvre est en préparation au musée d’Art moderne de San Francisco pour 2025.

« C’est prétentieux à dire, mais je sais que l’art textile va gagner. Inévitablement. On peut mettre des sculptures, des peintures et des dessins, mais les gens sont toujours attirés par le textile. Regardez les enfants qui entrent quelque part, ils se dirigent tout de suite vers une chose qu’ils pensent pouvoir toucher. […] Mais c’est très ennuyeux une exposition que de textile, il faut avoir des points de comparaison. »

« Je regarde comment est-ce que les gens nouent leurs chaussures dans le métro. Ça me fascine. Chaque personne a une ligne pliable, un fil, qu’il soit en coton, soie, lin ou nylon. Je dis toujours qu’il faut fermer les yeux, toucher son voisin et dire ce qu’il porte, quelle est cette matière. Tout est fait avec un fil continu, qui bouge dans tous les sens pour devenir pull-over, soutien-gorge, jupe ou chaussettes. »

Émission Affaires culturelles sur France Culture. 4 avril 2024.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-culturelles/sheila-hicks-est-l-invitee-d-affaires-culturelles-6536318

“ Un fil est une ligne qui ne reste pas sur la page, mais que tu tires dans l’espace. ”

https://www.lesvraisvoyageurs.com/2018/02/18/lignes-de-vie-sheila-hicks/

Labyrinthe du paradis (Sheila Hicks). 2024. Lin, coton, fils d’or.

Lignes de vie (Sheila Hicks)

Sheila Hicks

Une grande découverte hier au Centre Pompidou: L’exposition Sheila Hicks Lignes de vie 7 février-30 avril 2018. Je ne connaissais du tout pas cette artiste. Les articles de Libération et du Monde avaient attiré mon attention.

Sheila Hicks est née à Hastings (Nebraska) en 1934. Elle étudia à l’université de Yale (Connecticut) durant les années 50 auprès de Joseph Albers (1888-1976), un des piliers du Bauhaus, puisqu’il y enseigna d’octobre 1923 à avril 1933. Sheila Hicks découvrit alors les œuvres d’Anni Albers (1899-1994), artiste textile. Cette dernière, passée maître dans l’art du tissage et de la conception textile, s’est imposée comme la plus grande artiste du XX ème siècle dans cet art.

Sheila Hicks  se destinait à la peinture, mais découvrit les textiles du Pérou précolombien. Elle parcourut le Mexique, l’Amérique du Sud, s’initiant aux techniques des tisserands indigènes. Sheila Hicks écrivit une thèse sur les textiles pré-incas et passa sa jeunesse entre le Chili et le Mexique.

Depuis 1964, elle est installée en France.

L’œuvre de Sheila Hicks se situe entre la tapisserie et la sculpture. Elle utilise la laine, le coton et la soie. Aux fils de trame elle ajoute parfois de grosses mèches qui retombent en milieu de panneau sous forme de pompons ou de tresses d’un aspect précieux, quand il s’agit de soie — ou au contraire sauvage, lorsqu’elle travaille la laine brute.

Elle fabrique aussi ce qu’elle appelle des « cordes » et qu’elle fixe sur des fonds tissés ; quand elle les laisse pendre librement, ou quand elle assemble des écheveaux, elle crée avec des fils des objets à trois dimensions. Sheila Hicks travaille dans un atelier situé au fond d’un passage au cœur du Quartier Latin. Elle dirige une petite équipe concentrée sur la réalisation des pièces, souvent destinées à des intégrations architecturales dans le monde entier.

On retrouve dans l’exposition ses lianes, colonnes et empilements de fibre, aux dimensions parfois architecturales, mais aussi les Minimes, petits tissages entrepris dès 1956. Plus d’une centaine sont réunis dans la belle Galerie 3, niveau 1. Elle appelle ses Minimes une “grammaire générative”;

Parmi les 145 oeuvres, créées entre 1957 et aujourd’hui, présentées au Centre Pompidou, figure une vingtaine de pièces données par l’artiste au Musée national d’art moderne.

“Qu’est-ce que mon oeuvre? J’ai étudié la peinture, la sculpture, la photographie et le dessin, mais c’étaient les textiles qui m’attiraient le plus. Je pratique une sorte d’art textile. Je développe des environnements, fabrique des objets avec du fil, tisse des textiles, édifie des sculptures souples, des bas-reliefs; je m’adonne au design et produis des objets utilitaires à partir de fils.”

“Un fil est une ligne qui ne reste pas sur la page, mais que tu tires dans l’espace.”

https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-396fd474-f6b7-4be5-9623-59758f001720&param.idSource=FR_E-27b1d4efccc4f9fe56a6b046a516fa7f

https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-f46118b88747d94443e902f6a88bd0&param.idSource=FR_P-3951de7cfa54222450256b7ae70a5