Horacio Castellanos Moya 1957 – Elias Canetti 1905-1994

Visite hebdomadaire chez Gibert Joseph, Boulevard Saint-Michel après une longue promenade dans Paris avec J. Au premier étage, je feuillette les nouveautés. Je tombe sur La mémoire tyrannique de l’auteur salvadorien Horacio Castellanos Moya (1957-), un écrivain que je connais très mal. Editions Métailié. Sortie: 13/02/2020. Traduction de René Solis. Titre original: Tirana memoria. Publié en Espagne par Tusquets en 2008.

En exergue, une citation d’Elias Canetti (1905-1994). Prix Nobel de Littérature en 1981.

Elias Canetti.

«Ne vaudrait-il pas mieux qu’il ne reste rien, absolument rien d’une vie? Que la mort implique que s’éteignent du même coup les images que les autres ont de vous? Ne serait-ce pas plus poli à l’égard de ceux qui vont prendre la suite? Car peut-être ce qui reste de nous forme-t-il une somme d’exigences qui les écrase. Peut-être pour cela l’homme n’est-il pas libre, parce que les morts sont trop présents en lui, et que ce trop rechigne à s’éteindre.»

Tout au long de sa vie, Elias Canetti n’a cessé d’écrire sur le thème de la mort.
Note du 15 février 1942: «J’ai décidé aujourd’hui de noter mes pensées contre la mort telles que le hasard me les apporte, dans le désordre et sans les soumettre à un plan contraignant. Je ne puis laisser passer cette guerre sans forger en mon cœur l’arme qui vaincra la mort»
Le livre qu’il projetait de lui consacrer a été publié en Allemagne en 2014: Das Buch gegen den Tod. Albin Michel a publié Le Livre contre la mort en 2018. La traduction de Bernard Kreiss a été reprise au Livre de poche en 2019.

C’est donc un ouvrage qu’Elias Canetti n’a pas réellement composé. Des inédits découverts après sa mort, forment les deux tiers de ce volume. L’auteur mêle notes, aphorismes, portraits et réflexions.

Résumé de La mémoire tyrannique: 1944. Lorsque Pericles, un journaliste critique du dictateur salvadorien, le “sorcier nazi”, est arrêté et emprisonné, son épouse Haydée, une jeune femme de la bonne bourgeoisie, décide d’écrire le journal des événements. Pendant qu’elle note ce qu’elle considère comme des conversations avec son mari – qui avant de devenir opposant a été collaborateur du régime –, elle raconte les progrès des arrestations, les interdictions de visite au pénitencier ainsi que ce qui se passe pour le reste de la famille, composée d’un côté de militaires, soutien du régime, et de l’autre des libéraux, opposés au tyran. Sur ce, un coup d’État contre le dictateur éclate, son fils Clemente, le fêtard, le coureur, l’ivrogne, est impliqué et raconte ce qui se passe chez les conspirateurs. Ses aventures parfois désopilantes alternent avec l’éveil de la conscience politique de Haydée, qui organise la rébellion avec d’autres femmes : épouses, filles, petites-filles, voisines, domestiques.

Horacio Castellanos Moya.

Pablo Neruda

Pablo Neruda. Mural en Valparaíso (Paula Guerra)

Il est aujourd’hui de bon ton de critiquer les côtés sombres du poète chilien: son séjour comme consul à Rangoon (Birmanie), ses rapports avec Josie Bliss en 1928, son mariage avec Maryka Antonieta Hagenaar (1930-1942), son lien avec sa fille Malva Marina, enfant hydrocéphale (1934-1943), son stalinisme etc. C’est un immense poète. «Ningún poeta del hemisferio occidental de nuestro siglo admite comparación con él», ha escrito el crítico literario Harold Bloom, quien lo considera uno de los veintiséis autores centrales del canon de la literatura occidental de todos los tiempos.” (Wikipedia en espagnol) Son amitié avec Federico García Lorca, son influence sur la poésie de la Generación de 1927 furent décisives. Residencia en la tierra (1925–1931), publié à Madrid en 1935, est un chef d’oeuvre. Son aide aux républicains espagnols fut aussi très importante. C’est le Victor Hugo de la littérature hispanique.

ODA A LA EDAD

Yo no creo en la edad.

Todos los viejos
llevan
en los ojos
un niño,
y los niños
a veces
nos observan
como ancianos profundos.

Mediremos
la vida
por metros o kilómetros
o meses?
Tanto desde que naces?
Cuanto
debes andar
hasta que
como todos
en vez de caminarla por encima
descansemos, debajo de la tierra?

Al hombre, a la mujer
que consumaron
acciones, bondad, fuerza,
cólera, amor, ternura,
a los que verdaderamente
vivos
florecieron
y en su naturaleza maduraron,
no acerquemos nosotros
la medida
del tiempo
que tal vez
es otra cosa, un manto
mineral, un ave
planetaria, una flor,
otra cosa tal vez,
pero no una medida.

Tiempo, metal
o pájaro, flor
de largo pecíolo,
extiéndete
a lo largo
de los hombres,
florécelos
y lávalos
con
agua
abierta
o con sol escondido.
Te proclamo
camino
y no mortaja,
escala
pura
con peldaños
de aire,
traje sinceramente
renovado
por longitudinales
primaveras.

Ahora,
tiempo, te enrollo,
te deposito en mi
caja silvestre
y me voy a pescar
con tu hilo largo
los peces de la aurora!

Tercer libro de las odas, 1957.

Bertolt Brecht

Bertolt Brecht.

Contre la séduction

Ne vous laissez pas séduire
Car il n’est pas de retour.
Déjà le jour approche
Le vent de la nuit souffle
Mais le matin ne viendra pas.


Ne vous laissez pas conter
que la vie est peu de choses.
Buvez la vie en grands traits
Il sera toujours trop tôt
Quand vous devrez la quitter.


Ne vous laissez pas rouler
Vous n’avez pas trop de temps.
Laissez pourrir les cadavres
La vie l’emporte toujours
Et l’on ne vit qu’une fois.


Ne vous laissez pas traîner
Aux corvées et aux galères.
De quoi donc auriez-vous peur?
Vous mourrez comme les bêtes
Après la mort le néant.

Sermons domestiques (Hauspostille, 1927).

Traduction de Jean-Claude Hémery, B. Brecht, Poèmes, L’Arche tome I, p. 139-140 reproduite dans Walter Benjamin, Oeuvres III (Commentaires de quelques poèmes de Brecht) Folio essais n°374. Pages 235-236. 2000.

« Le poète a grandi dans un faubourg dont la population était en majorité catholique; toutefois les ouvriers des grandes usines situées dans le périmètre urbain se mêlaient déjà aux éléments petits-bourgeois. Cela explique la teneur et le vocabulaire du poème Contre la séduction. Les gens étaient mis en garde par le clergé contre les tentations qui leur coûteraient cher dans une seconde vie, après leur mort. Le poète les met en garde contre les tentations qui leurs coûtent cher dans cette vie même. Il conteste qu’il y ait une autre vie. Le ton de sa mise en garde n’est pas moins solennel que celui des curés; ses affirmations sont tout aussi apodictiques. Comme les curés, il emploie le terme de tentation dans un sens absolu, sans complément; il leur emprunte leurs accents édifiants. Le ton solennel du poème peut ainsi vous induire à ne pas prendre garde à certains passages qui admettent plusieurs lectures et recèlent des beautés cachées.» ( Walter Benjamin, Oeuvres III (Commentaires de quelques poèmes de Brecht) Folio essais n°374. Pages 235-236. 2000.

Contra la seducción

No os dejéis seducir:
no hay retorno alguno.
El día está a las puertas,
hay ya viento nocturno:
no vendrá otra mañana.

No os dejéis engañar
con que la vida es poco.
Bebedla a grandes tragos
porque no os bastará
cuando hayáis de perderla.

No os dejéis consolar.
Vuestro tiempo no es mucho.
El lodo, a los podridos.
La vida es lo más grande:
perderla es perder todo.

Bertolt Brecht et Walter Benjamin. Skovsbostrand (Danemark) 1934.

Antonio Machado

Antonio Machado (Pablo Picasso). Exposition peinture-sculpture du 4 au 24 février 1955, Maison de la Pensée française, 2 rue de l’Elysée, Paris. Impr. Vogue, Paris, 1955.

Ce poème de 1913 toujours valable en 2020…

El mañana efímero
A Roberto Castrovido
La España de charanga y pandereta,
Cerrado y sacristía,
Devota de Frascuelo y de María,
De espíritu burlón y de alma quieta,
Ha de tener su mármol y su día,
Su infalible mañana y su poeta.
El vano ayer engendrará un mañana
Vacío y ¡por ventura! Pasajero.
Será un joven lechuzo y tarambana,
Un sayón con hechuras de bolero,
A la moda de Francia realista,
Un poco al uso de París pagano,
Y al estilo de España especialista
En el vicio al alcance de la mano.
Esa España inferior que ora y bosteza,
Vieja y tahúr, zaragatera y triste;
Esa España inferior que ora y embiste,
Cuando se digna usar la cabeza,
Aún tendrá luengo parto de varones
Amantes de sagradas tradiciones
Y de sagradas formas y maneras;
Florecerán las barbas apostólicas,
Y otras calvas en otras calaveras
Brillarán, venerables católicas,
El vano ayer engendrará un mañana
Vacío y ¡por ventura! pasajero,
La sombra de un lechuzo tarambana,
De un sayón con hechuras de bolero:
El vacuo ayer dará un mañana huero.
Como la náusea de un borracho ahíto
De vino malo, un rojo sol corona
De heces turbias las cumbres de granito;
Hay un mañana estomagante escrito
En la tarde pragmática y dulzona.
Mas otra España nace,
La España del cincel y de la maza,
Con esa eterna juventud que se hace
Del pasado macizo de la raza.
Una España implacable y redentora,
España que alborea
Con un hacha en la mano vengadora,
España de la rabia y de la idea.

Campos de Castilla (1907-1917)

Le lendemain éphémère
À Roberto Castrovido
L’Espagne des fanfares et des tambourins basques,
sentant le renfermé, fleurant la sacristie,
dévouée à Frascuelo, à la Vierge Marie,
d’esprit narquois et d’âme tranquille,
aura son marbre, son jour de gloire,
son lendemain inéluctable et son poète.
Ce vain hier engendrera un lendemain
vide et, par chance peut-être! passager.
Ce sera un jeune homme, noceur, écervelé,
un pénitent aux allures de danseur de boléro;
réaliste à la façon de France,
un peu mécréant à la mode de Paris,
et à la manière d’Espagne spécialiste
du vice à portée de la main.
Cette Espagne inférieure qui prie et qui bâille,
vieillie, aimant le jeu, bagarreuse et triste,
cette Espagne inférieure qui prie et fonce tête baissée,
quand elle daigne se servir de sa tête,
verra encore longtemps se produire des hommes
aimant les traditions sacrées,
les formes et manières sacrées;
fleuriront les barbes apostoliques
et d’autres calvities sur d’autres crânes
brilleront, vénérables et catholiques.
Ce vain hier engendrera un lendemain
vide et, par chance peut-être! passager,
l’ombre d’un noceur écervelé,
d’un pénitent aux allures de danseur,
cet hier de vide ne donnera qu’un lendemain de vide.
Comme la nausée d’un ivrogne
gorgé de mauvais vin, un rouge soleil couronne
de trouble lie les cimes de granit;
il y a un lendemain écœurant écrit
dans l’après-midi pragmatique et douceâtre.
Mais une autre Espagne naît,
l’Espagne du ciseau et de la masse,
avec cette jeunesse éternelle qui se fait
à partir du passé robuste de la race.
Une Espagne implacable et rédemptrice,
une Espagne qui commence à poindre
tenant en main la hache vengeresse,
Espagne de la rage, Espagne de l’idée.

(Traduction: Sylvie Léger / Bernard Sesé)

Collection Poésie/Gallimard  n° 144. Parution : 13-01-1981

Juan Luis Arsuaga

Juan Luis Arsuaga (Álvaro Muñoz Guzmán).

“La vida consiste en llegar a la primavera.”

“Yo recomendaría la dieta vegetariana ovoláctea”

(Juan Luis Arsuaga, paleoantropólogo).

Entrevista publicada por El Asombrario & Co.com (14/09/2019).

https://elasombrario.com/juan-luis-arsuaga-recomendaria-dieta-vegetariana-ovolactea/

“La vida no puede ser trabajar toda la semana e ir el sábado al supermercado”

Entrevista publicada por El País (31/05/2019)

https://elpais.com/elpais/2019/05/31/ciencia/1559293697_965411.html

Juan Luis Arsuaga Ferreras est né à Madrid en 1954. C’est un paléoanthropologue espagnol. Il est l’un des découvreurs de l’espèce Homo antecessor, le plus ancien représentant du genre Homo en Europe occidentale. Il date d’environ 850 000 ans. Les fossiles ont été mis au jour à Atapuerca (Burgos) en Espagne.

Ce site fut révélé lors de la construction d’une tranchée pour la construction d’une voie de chemin de fer, reliant Burgos à des mines de charbon. Les découvertes se limitèrent alors à du matériel de l’Âge du bronze et à des peintures rupestres.

L’ingénieur des mines, Trino Torres, et l’anthropologue, Emiliano Aguirre, trouvent en 1976 dans la montagne des fossiles d’ours préhistoriques, ainsi que plusieurs fossiles humains. Les fouilles commencent véritablement en 1978 dans deux des trois gisements principaux, Gran Dolina et Sima de los Huesos. A partir de 1982, Juan Luis Arsuaga est membre de l’équipe de recherche de ces gisements du Pléistocène. L’équipe de recherche reçoit le Prix Prince des Asturies (Recherche scientifique et technique) en 1997. Le site est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2000.

On peut aussi visiter à Burgos Le Musée de l’Évolution Humaine (MEH) Ce bâtiment, conçu par l’architecte Juan Navarro Baldeweg (1939-), est construit de 2006 à 2010. Il est inauguré le 13 juillet 2010. Il présente notamment les trouvailles de la Sierra d’Atapuerca et les restes fossiles de l’Homo antecessor.

Burgos. Museo de la Evolución Humana. 2010 (Juan Navarro Baldeweg).

Sigmund Freud

Portrait de Sigmund Freud. 1926. (Ferdinand Schmutzer 1870-1928)

Le malaise dans la culture. 1930. PUF 1971.

«Quels sont les desseins et les objectifs vitaux trahis par la conduite des hommes, que demandent-ils à la vie, et à quoi tendent-ils ? On n’a guère de chance de se trom­per en répondant: ils tendent au bonheur; les hommes veulent être heureux et le res­ter. Cette aspiration a deux faces, un but négatif et un but positif: d’un côté éviter dou­leur et privation de joie, de l’autre rechercher de fortes jouissances. En un sens plus étroit, le terme «bonheur» signifie seulement que ce second but a été atteint. En corré­lation avec cette dualité de buts, l’activité des hommes peut prendre deux directions, selon qu’ils cherchent – de manière prépondérante ou même exclusive – à réaliser l’un ou l’autre. On le voit, c’est simplement le principe du plaisir que détermine le but de la vie, qui gouverne dès l’origine les opérations de l’appareil psychique; aucun doute ne peut subsister quant à son utilité, et pourtant l’univers entier – le macrocosme aussi bien que le microcosme – cherche querelle à son programme. Celui-ci est abso­lument irréalisable ; tout l’ordre de l’univers s’y oppose; on serait tenté de dire qu’il n’est point entré dans le plan de la « Création » que l’homme soit ” heureux ” .

Ce qu’on nomme bonheur, au sens le plus strict, résulte d’une satisfaction plutôt soudaine de besoins ayant atteint une haute tension, et n’est possible de par sa nature que sous forme de phénomène épisodique. Toute persistance d’une situation qu’a fait désirer le principe du plaisir n’engendre qu’un bien-être assez tiède ; nous sommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nous dispenser une jouissance intense, alors que l’état lui-même ne nous en procure que très peu. Ainsi nos facultés de bonheur sont déjà limitées par notre constitution. Or, il nous est beaucoup moins difficile de faire l’expérience du malheur.

La souffrance nous menace de trois côtés : dans notre corps qui, destiné à la déchéance et à la dissolution, ne peut même se passer de ces signaux d’alarme que constituent la douleur et l’angoisse ; du côté du monde extérieur, lequel dispose de forces invincibles et inexorables pour s’acharner contre nous et nous anéantir ; la troisième menace enfin provient de nos rapports avec les autres êtres humains. La souffrance issue de cette source nous est plus dure peut-être que toute autre ; nous sommes enclins à la considérer comme un accessoire en quelque sorte superflu, bien qu’elle n’appartienne pas moins à notre sort et soit aussi inévitable que celles dont l’origine est autre.

Ne nous étonnons point si sous la pression de ces possibilités de souffrance, l’homme s’applique d’ordinaire à réduire ses prétentions au bonheur (un peu comme le fit le principe du plaisir en se transformant sous la pression du monde extérieur en ce principe plus modeste qu’est celui de la réalité), et s’il s’estime heureux déjà d’avoir échappé au malheur et surmonté la souffrance ; si d’une façon très générale la tâche d’éviter la souffrance relègue à l’arrière-plan celle d’obtenir la jouissance. La réflexion nous apprend que l’on peut chercher à résoudre ce problème par des voies très diverses ; toutes ont été recommandées par les différentes écoles où l’on ensei­gnait la sagesse ; et toutes ont été suivies par les hommes.»

Joan Margarit

Joan Margarit. Premio Cervantes 2019.

Lluny

Un gos abandonat va carretera enllà
buscant l’esclavitud en el perill.
Panteixant, al capvespre, li queda encara força
per bordar els primers fars, que l’enlluernen.
La carretera passa vora el mar
en una costa abrupta.
El món pot ser bellíssim
però ha de portar inclosa l’humiliació.
Somiar no és res més que buscar un amo.

Amar es dónde. Visor, 2015.

Lejos

Un perro abandonado va por la carretera,
busca la esclavitud en el peligro.
Cuando anochece,
jadeante, le quedan aún fuerzas
para ladrar a los primeros faros,
que lo deslumbran.
La carretera pasa junto al mar
en una costa abrupta.
El mundo puede ser bellísimo,
pero tiene que incluir la humillación.
Soñar tan sólo es
buscar un amo.

Amar es dónde. Visor, 2015.

Loin

Un chien errant marche sur la route,
cherchant sa soumission dans le danger.
Haletant, au crépuscule, il lui reste encore des forces
pour aboyer aux premiers phares qui l’éblouissent.
La route longe la mer
sur une côte abrupte.
Le monde peut être magnifique
mais doit porter en lui l’humiliation.
Rêver n’est que chercher un maître.

Leçons de vertige, anthologie établie par Noé Pérez-Núñez, poèmes traduits du catalan, édition bilingue français-catalan, éditions Les Hauts-Fonds, 2016.