Ni el pormenor simbólico
de reemplazar un tres por un dos
ni esa metáfora baldía
que convoca un lapso que muere y otro que surge
ni el cumplimiento de un proceso astronómico
aturden y socavan
la altiplanicie de esta noche
y nos obligan a esperar
las doce irreparables campanadas.
La causa verdadera
es la sospecha general y borrosa
del enigma del Tiempo;
es el asombro ante el milagro
de que a despecho de infinitos azares,
de que a despecho de que somos
las gotas del río de Heráclito,
perdure algo en nosotros:
inmóvil,
algo que no encontró lo que buscaba.
Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries. Mais soyons plus reconnaissants aux femmes méchantes ou seulement indifférentes, aux amis cruels qui nous ont causé du chagrin. Ils ont dévasté notre cœur, aujourd’hui jonché de débris méconnaissables, ils ont déraciné les troncs et mutilé les plus délicates branches, comme un vent désolé, mais qui sema quelques bons grains pour une moisson incertaine.
En brisant tous les petits bonheurs qui nous cachaient notre grande misère, en faisant de notre cœur un nu préau mélancolique, ils nous ont permis de le contempler enfin et de le juger. Les pièces tristes nous font un bien semblable; aussi faut-il les tenir pour bien supérieures aux gaies, qui trompent notre faim au lieu de l’assouvir: le pain qui doit nous nourrir est amer. Dans la vie heureuse, les destinées de nos semblables ne nous apparaissent pas dans leur réalité, que l’intérêt les masque ou que le désir les transfigure. Mais dans le détachement que donne la souffrance, dans la vie, et le sentiment de la beauté douloureuse, au théâtre, les destinées des autres hommes et la nôtre même font entendre enfin à notre âme attentive l’éternelle parole inentendue de devoir et de vérité. L’œuvre triste d’un artiste véritable nous parle avec cet accent de ceux qui ont souffert, qui forcent tout homme qui a souffert à laisser là tout le reste et à écouter.
Hélas! ce que le sentiment apporta, ce capricieux le remporte et la tristesse plus haute que la gaieté n’est pas durable comme la vertu. Nous avons oublié ce matin la tragédie qui hier soir nous éleva si haut que nous considérions notre vie dans son ensemble et dans sa réalité avec une pitié clairvoyante et sincère. Dans un an peut-être, nous serons consolés de la trahison d’une femme, de la mort d’un ami. Le vent, au milieu de ce bris de rêves, de cette jonchée de bonheurs flétris a semé le bon grain sous une ondée de larmes, mais elles sécheront trop vite pour qu’il puisse germer.
(Après l’Invitée de M. de Curel.)
Les plaisirs et les jours. 1896. Les regrets, rêveries couleur du temps.
«Nous vivons dans un monde plutôt désagréable, où non seulement les gens, mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer des affects tristes. La tristesse, les affects tristes sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir. Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses pour faire de nous des esclaves. Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes, ont besoin de nous persuader que la vie est dure et lourde. Les pouvoirs ont moins besoin de nous réprimer que de nous angoisser, ou, comme dit Virilio, d’administrer et d’organiser nos petites terreurs intimes. La longue plainte universelle qu’est la vie …On a beau dire « dansons », on est pas bien gai. On a beau dire « quel malheur la mort », il aurait fallu vivre pour avoir quelque chose à perdre. Les malades, de l’âme autant que du corps, ne nous lâcheront pas, vampires, tant qu’ils ne nous auront pas communiqué leur névrose et leur angoisse, leur castration bien-aimée, le ressentiment contre la vie, l’immonde contagion. Tout est affaire de sang. Ce n’est pas facile d’être un homme libre : fuir la peste, organiser les rencontres, augmenter la puissance d’agir, s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment un maximum d’affirmation. Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme, faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience.(…)
L’Âme et le corps, l’âme n’est ni au dessus ni au-dedans elle est «avec», elle est sur la route, exposée a tous les contacts, les rencontres, en compagnie de ceux qui suivent le même chemin, “sentir avec eux, saisir la vibration de leur âme et de leur chair au passage”, le contraire d’une morale de salut, enseigner à l’âme à vivre sa vie, non pas à la sauver.»
Gilles Deleuze. Dialogues avec Claire Parnet. Paris, éditions Flammarion, 1977.
Paris V. Rue des Ecoles. Statue de Montaigne, 1934 (Paul Landowski 1896-1961)
Michel de Montaigne,Essais I, 39. De la solitude.
« Or, la fin, ce crois-je, en est toute une, d’en vivre plus à loisir et à son aise; mais on n’en cherche pas toujours bien le chemin. Souvent on pense avoir quitté les affaires, on ne les a que changées: il n’y a guère moins de tourment au gouvernement d’une famille que d’un état entier; où que l’âme soit empêchée, elle y est toute; et, pour être les occupations domestiques moins importantes, elles n’en sont pas moins importunes. Davantage, pour nous être défaits de la cour et du marché, nous ne sommes pas défaits des principaux tourments de notre vie:
ratio et prudentia curas,
Non locus effusi late maris arbiter, aufert. (1)
L’ambition, l’avarice, l’irrésolution, la peur et les concupiscences ne nous abandonnent point, pour changer de contrée.
Et post equitem sedet atra cura.(2)
Elles nous suivent souvent jusque dans les cloîtres et dans les écoles de philosophie. Ni les déserts, ni les rochers creusés, ni la haire, ni les jeûnes ne nous en démêlent:
hoeret lateri letalis arundo. (3)
On disait à Socrate que quelqu’un ne s’était aucunement amendé en son voyage: «Je le crois bien, dit-il; il s’était emporté avec soi.» (4)
Quid terras alio calentes
Sole mutamus? Patria quis exul
Se quoque fugit? (5)
Si on ne se décharge premièrement et son âme, du faix qui la presse, le remuement la fera fouler davantage: comme en un navire les charges empêchent moins, quand elles sont rassises. Vous faites plus de mal que de bien au malade de lui faire changer de place. Vous ensachez le mal en le remuant, comme les pals s’enfoncent plus avant et s’affermissent en les branlant et secouant. Par quoi, ce n’est pas assez de s’être écarté du peuple; ce n’est pas assez de changer de place: il se faut écarter des conditions populaires qui sont en nous; il se faut séquestrer et ravoir de soi.
Rupi jam vincula dicas:
Nam luctata canis nodum arripit; attanem illi
Cum fugit, à collo trahitur pars longa catenae. (6)
Nous emportons nos fers quand et nous: ce n’est pas une
entière liberté; nous tournons encore la vue vers ce que nous avons
laissé; nous en avons la fantaisie pleine.
Nisi purgatum est pectus, quoe proelia nobis
Atque pericula tunc ingratis insunuandum?
Quantoe conscindunt hominem cuppedinis acres
Sollicitum curoe, quantique perinde timores?
Quidve superbia, spurcitia, ac petulantia, quantas
Efficiunt clades? Quid luxux desidiesque? (7)
Notre mal nous tient en l’âme: or, elle ne se peut échapper à elle-même,
In culpa est animus, qui se non effugit unquam. (8)
Ains il la faut ramener et retirer en soi: c’est la vraie
solitude, et qui se peut jouir au milieu des villes et des cours des
rois; mais elle se jouit plus commodément à part.
Or, puisque nous entreprenons de vivre seuls et de nous passer de
compagnie, faisons que notre contentement dépende de nous;
déprenons-nous de toutes les liaisons qui nous attachent à autrui;
gagnons sur nous de pouvoir à bon escient vivre seuls, et y vivre à
notre aise.
1. Horace, Épîtres, livre 1, épître 2: «C’est la raison
et la sagesse qui ôtent les tourments, non le site d’où l’on
découvre une vaste étendue de mer.»
2. Horace, livre III des Odes, I: «Le noir souci monte en
croupe derrière le cavalier.»
3. Virgile, Énéide. Chant IV: «Le roseau mortel reste
planté dans son flanc.»
4. Souvenir de Sénèque. Lettre 104 dont Montaigne s’inspire pour
tout ce passage.
5. Horace, Odes, livre II, ode XVI: «Pourquoi chercher des
terres chauffées par un autre soleil? Qui donc , exilé de sa
patrie, se fuit aussi lui-même?»
6. Perse. Satire V. «J’ai rompu mes liens, dirais-tu: oui
comme le chien brise sa chaîne après maints efforts; cependant, en
fuyant, il en traîne un long bout à son cou.»
7. Lucrèce, De Natura Rerum. Chant V; « Si le coeur
n’a pas été purgé de ces vices, quels combats et quels dangers
nous faut-il affronter, nous qui sommes insatiables! Quels soucis
pénétrants déchirent l’homme tourmenté par la passion! Que de
craintes! Combien de catastrophes entraînent l’orgueil, la luxure,
la colère! Combien aussi, l’amour du luxe et l’oisiveté!
8. Horace, Épîtres, livre 1, épître XIV. «Elle est en faute, l’âme qui n’échappe jamais à elle-même.»
Juan Ramón Jiménez est né le 23 de décembre 1881 Calle de la Ribera n° 2 à Moguer (Huelva) en Andalousie. Prix Nobel de littérature 1956. Il est mort en exil à San Juan (Porto Rico) le 29 mai 1958.
Yo no soy yo
Yo no soy yo.
Soy éste
que va a mi lado sin yo verlo;
que, a veces, voy a ver,
y que, a veces, olvido.
El que calla, sereno, cuando hablo,
el que perdona, dulce, cuando odio,
el que pasea por donde no estoy,
el que quedará en pié cuando yo muera.
Eternidades /Arenal de eternidades (1916-1917)
Je ne suis pas moi
Je ne suis pas moi.
Je suis celui
qui va à mes côtés sans le voir
que parfois je vais voir
et que parfois j’oublie.
Celui qui se tait serein quand je parle
celui qui doucement pardonne quand je hais
celui qui se promène où je ne suis pas
celui qui restera debout après ma mort.
«J’appelle poésie ce qui vous frappe comme un couteau au coeur.» (après avoir lu le poème de Juan Ramón Jiménez: Yo no soy yo). Emil Cioran.
No corras. Ve despacio
¡No corras. Ve despacio,
que donde tienes que ir
es a ti solo!
¡Ve despacio, no corras,
que el niño de tu yo, recién nacido
eterno,
no te puede seguir!
Si vas deprisa,
el tiempo volará ante ti, como una
mariposilla esquiva.
Si vas despacio,
el tiempo irá detras de ti,
como un buey manso.
Eternidades. 1918. Poema XXXVI.
Huelva. Plaza de Ivonne Cazenave. Monumento a Juan Ramón Jiménez (Elías Rodríguez Picón) 2007.
Portrait de Baudelaire (Roger Favier) pour l’illustration des Œuvres du poète , Editions Louis Conard 1922.
Composé en février 1859 durant le séjour que Charles Baudelaire fit à Honfleur chez sa mère, Mme Aupick, ce long poème qui clôt l’édition de 1861 (seconde édition) est dédié à son ami Maxime Du Camp (1822–1894) envers qui il avait quelques dettes de reconnaissance. Cette cantate finale reprend tous les thème majeurs des Fleurs du Mal. Elle semble bien la conclusion voulue par le poète pour cette édition et lui donne une unité. Il est ironique de placer ce poème sous l’égide de Maxime Du Camp, chantre inconditionnel du Progrès. Ce dernier, grand voyageur et écrivain bien oublié aujourd’hui, fut l’ami de Gustave Flaubert, de Théophile Gautier et de…Charles Baudelaire.
VII
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et
petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre
image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Faut-il partir? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s’il
le faut. L’un court, et l’autre se tapit
Pour tromper l’ennemi
vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs
sans répit,
Comme le Juif errant et comme les apôtres,
À qui rien ne
suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme :
il en est d’autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons
espérer et crier : En avant !
De même qu’autrefois nous
partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux
au vent,
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le coeur
joyeux d’un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes
et funèbres,
Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger
Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange
Les fruits
miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la
douceur étrange
De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! »
À l’accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades
là-bas tendent leurs bras vers nous.
« Pour rafraîchir ton
coeur nage vers ton Électre ! »
Dit celle dont jadis nous
baisions les genoux.
VIII
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !
Ce
pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer
sont noirs comme de l’encre,
Nos coeurs que tu connais sont
remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !
Nous
voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du
gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe?
Au fond de l’Inconnu pour
trouver du nouveau !
Statue de Baruch Spinoza (Nicolas Dings) dans le Zwanenburgwal à Amsterdam près du lieu où il a vécu . Novembre 2008. L’Icosaèdre qui l’accompagne est censé représenter la pensée du philosophe.
“Baruch de Spinoza naît en 1632 dans le quartier juif d’Amsterdam, d’une famille de commerçants aisés, d’origine espagnole ou portugaise. A l’école juive il fait des études, théologiques et commerciales. Dès treize ans, il travaille dans la maison de commerce de son père tout en poursuivant ses études (à la mort de son père, en 1654, il la dirigera avec son frère, jusqu’en 1656). Comment opéra la lente conversion philosophique qui le fit rompre avec la communauté juive, avec les affaires, et le conduisit à l’excommunication de 1656? Nous ne devons pas imaginer homogène la communauté d’Amsterdam; elle a autant de diversité, d’intérêts et d’idéologies que les milieux chrétiens. Elle est en majorité composée d’ex-marranes, c’est-à-dire de juifs ayant pratiqué extérieurement le catholicisme en Espagne et au Portugal, et qui durent émigrer à la fin du XVIe siècle. Même sincèrement attachés à leur foi, ils sont imprégnés d’une culture philosophique, scientifique et médicale qui ne se concilie pas sans peine avec le judaïsme rabbinique traditionnel. Le père de Spinoza semble lui-même un sceptique, qui n’en tient pas moins un rôle important dans la synagogue et la communauté juive. A Amsterdam, certains ne se contentent pas de mettre en question le rôle des rabbins et de la tradition, mais le sens de l’Ecriture elle-même: Uriel da Costa sera condamné en 1647 pour avoir nié l’immortalité de l’âme et la loi révélée, ne reconnaissant que la loi naturelle; et surtout Juan de Prado sera mis en pénitence en 1656, puis excommunié, accusé d’avoir soutenu que les âmes meurent avec les corps, que Dieu n’existe que philosophiquement parlant, et que la foi est inutile. Des documents récemment publiés attestent les liens étroits de Spinoza avec Prado; on peut penser que les deux cas furent joints. Si Spinoza fut condamné plus sévèrement, excommunié dès 1656, c’est parce qu’il refusait pénitence et cherchait lui-même la rupture. Les rabbins, comme dans beaucoup d’autres cas, semblent avoir souhaité un accommodement. Mais, au lieu de pénitence, Spinoza rédigea une Apologie pour justifier sa sortie de la Synagogue, ou du moins une ébauche du futur Traité théologico-politique. Que Spinoza fût né à Amsterdam même, enfant de la communauté, devait aggraver son cas. La vie lui devenait difficile à Amsterdam. Peut-être à la suite d’une tentative d’assassinat par un fanatique, il se rend à Leyde pour continuer des études de philosophie, et s’installe dans la banlieue à Rijnsburg. On raconte que Spinoza gardait son manteau percé d’un coup de couteau, pour mieux se rappeler que la pensée n’était pas toujours aimée des hommes; s’il arrive qu’un philosophe finisse dans un procès, il est plus rare qu’il commence par une excommunication et une tentative d’assassinat.”
Spinoza Philosophie pratique. Éditions de Minuit, 2003. Collection de poche Reprise n°4. La première édition de ce livre a paru aux Presses universitaires de France en 1970. Elle a été rééditée aux Éditions de Minuit en 1981, modifiée et augmentée de plusieurs chapitres (III, V et VI).
Flamenco (Pheinicoprteris Chilensis) Niño era yo, Pablo Neruda, vecino del agua en Toltén, del implacable mar, del río, del agua encerrada en el lago. La espesa montaña olorosa se fotografiaba en las aguas y el ulmo doble florecía sobre la selva y en el agua. Entonces, oh entonces! viví, honor del tiempo transparente, la visión de un angel rosado que traía pausado vuelo. Era su cuerpo hecho de plumas, eran de pétalos sus alas, era una rosa que volaba dirigiéndose a la dulzura. Se posó el ángel en el agua como una nave nacarada y resplandecía en la luz el rosal rosa de su cuello.
Abandoné aquellas regiones
me vestí de frac y de hierro,
cambié de idioma y de estatura,
resucité de muchas muertes,
me mordieron muchos dolores,
sin cesar cambié de alegría,
pero en el fondo de mí mismo
como en aquel lago perdido
sigue viviendo la visión
de un ave o ángel indeleble
que transformó la luz del día
con el esplendor de su ser
y su movimiento rosado.
Arte de pájaros. Santiago, Ediciones Sociedad de Amigos del Arte Contemporáneo, 1966.
(…) Mais au fond de moi-même, comme dans ce lac perdu, continue à vivre la vision d’un oiseau ou ange indélébile que transforme la lumière du jour avec la splendeur de sa présence et son rose en mouvement.
Le chanteur chilien Ángel Parra (1943-2017), fils de Violeta Parra, a réalisé un album en 1966 à partir de ce recueil de poèmes.
Le salar d’Atacama est le salar ou dépôt salin le plus grand du Chili (3000 km²). Il est situé à 2305 mètres d’altitude dans la région d’Antofagasta, à 55 km au sud de la ville de San Pedro de Atacama, au pied des hauts volcans Licancabur (5916 m.) et Láscar (5592 m.). La lagune Chaxa est un poumon de vie dans le très hostile salar d’Atacama. Le site a été inscrit en 1996 dans la liste des “zones humides d’importance internationale”. On peut y observer les 3 espèces de flamants de la région.
René, 67 ans, raconte à sa fille Nina ses années 52-62, ses années algériennes, celles de l’enfance et de la guerre. En cinq épisodes, il fait appel à ses sens pour se souvenir de ce que ses yeux d’enfant ont vu, de ce que son nez sentait, de ce qu’il mangeait et ne mange plus, de ce que ses mains saisissaient pour jouer, de ce que son corps ressentait sous le soleil oranais, les langues mêlées qu’il entendait au marché, les bruits sourds des armes et, parfois, des larmes.
«52-62, mon enfance en Algérie», un podcast Slate.fr par Nina Pareja.