Louis Aragon

Paris. 16 avril 2019. Le jour d’après.

Certains en ont déjà assez de tout le battage fait autour de l’incendie de Notre-Dame. Peu importe. Nous avons vu hier des personnes diverses, massées le long des quais, silencieuses et tristes. Nous avons lu tous ces articles et tweets qui citent souvent les poètes de tous les pays qui ont décrit Notre-Dame. Cette catastrophe nous a touchés. Normal. Nos premières images de Paris en 1965 sont liées à la Seine, aux quais, aux bouquinistes, à la cathédrale. Ainsi, les vers d’Aragon nous parlent de notre jeunesse, mais aussi du présent, de nos promenades sans fin dans cette ville aimée.

“Qui n’a pas vu le jour se lever sur la Seine
Ignore ce que c’est que ce déchirement
Quand prise sur le fait la nuit qui se dément
Se défend se défait les yeux rouges obscène
Et Notre-Dame sort des eaux comme un aimant

L’aorte du Pont Neuf frémit comme un orchestre
Où j’entends préluder le vin de mes vingt ans
Il souffle un vent ici qui vient des temps d’antan
Mourir dans les cheveux de la statue équestre
La ville comme un coeur s’y ouvre à deux battants”

LE PAYSAN DE PARIS CHANTE

                       I

Comme on laisse à l’enfant pour qu’il reste tranquille
Des objets sans valeur traînant sur le parquet
Peut-être devinant quel alcool me manquait
Le hasard m’a jeté des photos de ma ville
Les arbres de Paris ses boulevards ses quais

Il a le front chargé d’un acteur qu’on défarde
Il a cet œil hagard des gens levés trop tôt
C’est pourtant mon Paris sur ces vieilles photos
Mais ce sont les fusils des soldats de la Garde
Si comme ces jours-ci la rue est sans auto

L’air que siffle un passant vers soixante dut plaire
Sous les fers des chevaux les pavés sont polis
Un immeuble m’émeut que j’ai vu démoli
Cet homme qui s’en va n’est-ce pas Baudelaire
Ce luxe flambant neuf la rue de Rivoli

J’aime m’imaginer le temps des crinolines
Le Louvre étant fermé du côté Tuileries
Par un château chantant dans le soir des soieries
Les lustres brillaient trop à minuit pour le spleen
Le spleen a la couleur des bleus d’imprimerie

Il se fait un silence à la fin des quadrilles
Paris rêve et qui sait quels rêves sont les siens
Ne le demandez pas aux académiciens
Le secret de Paris n’est pas au bal Mabille
Et pas plus qu’à la Cour au conseil des Anciens

Paris rêve et jamais il n’est plus redoutable
Plus orageux jamais que muet mais rêvant
De ce rêve des ponts sous leurs arches de vent
De ce rêve aux yeux blancs qu’on voit aux dieux des fables
De ce rêve mouvant dans les yeux des vivants

Paris rêve et de quoi rêve-t-il à cette heure
Quelle ombre traîne-t-il sur sa lumière entée
Il a des revenants pis qu’un château hanté
Et comme à ce lion qui rêve du dompteur
Le rêve est une terre à ce nouvel Antée

Paris s’éveille et c’est le peuple de l’aurore
Qui descend du fond des faubourgs à pas brumeux
Ils semblent ignorer ce qui déjà les meut
L’air a lavé déjà leurs grands fronts incolores
Des songes mal peignés y pâlissent comme eux

Qui n’a pas vu le jour se lever sur la Seine
Ignore ce que c’est que ce déchirement
Quand prise sur le fait la nuit qui se dément
Se défend se défait les yeux rouges obscène
Et Notre-Dame sort des eaux comme un aimant

Qu’importe qu’aujourd’hui soit le Second Empire
Et que ce soit Paris plutôt que n’importe où
Tous les petits matins ont une même toux
Et toujours l’échafaud vaguement y respire
C’est une aube sans premier métro voilà tout

Toute aube est pour quelqu’un la peine capitale
À vivre condamné que le sommeil trompa
Et la réalité trace avec son compas
Ce triste trait de craie à l’orient des Halles
Les contes ténébreux ne le dépassent pas

Paris s’éveille et moi pour retrouver ces mythes
Qui nous brûlaient le sang dans notre obscurité
Je mettrai dans mes mains mon visage irrité
Que renaisse le chant que les oiseaux imitent
Et qui répond Paris quand on dit liberté

                     II

C’est un pont que je vois si je clos mes paupières
La Seine y tourne avec ses tragiques totons
Ô noyés dans ses bras noueux comment dort-on
C’est un pont qui s’en va dans ses loges de pierre
Des repos arrondis en forment les festons

Un roi de bronze noir à cheval le surmonte
Et l’île qu’il franchit a double floraison
Pour verdure un jardin pour roses des maisons
On dirait un bateau sur son ancre de fonte
Que font trembler les voitures de livraison

L’aorte du Pont Neuf frémit comme un orchestre
Où j’entends préluder le vin de mes vingt ans
Il souffle un vent ici qui vient des temps d’antan
Mourir dans les cheveux de la statue équestre
La ville comme un coeur s’y ouvre à deux battants

Sachant qu’il faut périr les garçons de mon âge
Mirage se leurraient d’une ville au ciel gris
Nous derniers nés d’un siècle et ses derniers conscrits
Les pieds pris dans la boue et la tête aux nuages
Nous attendions l’heure H en parlant de Paris

Quand la chanson disait Tu reverras Paname
Ceux qu’un oeillet de sang allait fleurir tantôt
Quelque part devant Saint-Mihiel ou Neufchâteau
Entourant le chanteur comme des mains la flamme
Sentaient frémir en eux la pointe du couteau

Depuis lors j’ai toujours trouvé dans ce que j’aime
Un reflet de ma ville une ombre dans ses rues
Monuments oubliés passages disparus
J’ai plus écrit de toi Paris que de moi-même
Et plus qu’en mon soleil en toi Paris j’ai cru

Cité faite flambeau que seul aimer consume
Cité faite de pleurs qui ris d’avoir pleuré
Enfer aux yeux d’argent Paradis dédoré
Forge de l’avenir où le crime est l’enclume
Piège du souvenir où la gloire est murée

Sur les places grondait l’orage populaire
Les bras en croix tombaient des héros inconnus
Où des cortèges noirs le long des avenues
Y paraissaient écrire un serment de colère
Ô Paris tu berçais les vents dans tes bras nus

La mort est un miroir la mort a ses phalènes
Ma vie à ses deux bouts le même feu s’est mis
Pour la seconde fois le monstre m’a vomi
Je suis comme Jonas sortant de la baleine
Mais j’ai perdu mon ciel ma ville et mes amis

III

Afin d’y retrouver la photo de mes songes
Si je frotte mes yeux que le passé bleuit
Ainsi que je faisais à l’école à Neuilly
Un printemps y fleurit encore et se prolonge
Et ses spectres dansants ont moins que moi vieilli

C’est Paris ce théâtre d’ombres que je porte
Mon Paris qu’on ne peut tout à fait m’avoir pris
Pas plus qu’on ne peut prendre à des lèvres leur cri
Que n’aura-t-il fallu pour m’en mettre à la porte
Arrachez-moi le coeur vous y verrez Paris

C’est de ce Paris-là que j’ai fait mes poèmes
Mes mots sont la couleur étrange de ces toits
La gorge des pigeons y roucoule et chatoie
J’ai plus écrit de toi Paris que de moi-même
Et plus que de vieillir souffert d’être sans toi

Plus le temps passera moins il sera facile
De parler de Paris et de moi séparés
Les nuages fuiront de Saint-Germain-des-Prés
Un jour viendra comme une larme entre les cils
Comme un pont Alexandre Trois blême et doré

Ce jour-là vous rendrez voulez-vous ma complainte
A l’instrument de pierre où mon coeur l’inventa
Peut-on déraciner la croix du Golgotha
Ariane se meurt qui sort du labyrinthe
Cet air est à chanter boulevard Magenta

Une chanson qui dit un mal inguérissable
Plus triste qu’à minuit la Place d’Italie
Pareille au Point-du-Jour pour la mélancolie
Plus de rêves aux doigts que le marchand de sable
Annonçant le plaisir comme un marchand d’oublies

Une chanson vulgaire et douce où la voix baisse
Comme un amour d’un soir doutant du lendemain
Une chanson qui prend les femmes par la main
Une chanson qu’on dit sous le métro Barbès
Et qui change à l’Étoile et descend à Jasmin

Le vent murmurera mes vers aux terrains vagues
Il frôlera les bancs où nul ne s’est assis
On l’entendra pleurer sur le quai de Passy
Et les ponts répétant la promesse des bagues
S’en iront fiancés aux rimes que voici

Comme on laisse à l’enfant pour qu’il reste tranquille
Des objets sans valeur traînant sur le parquet
Peut-être devinant quel alcool me manquait
Le hasard m’a jeté des photos de ma ville
Les arbres de Paris ses boulevards ses quais

Publié en zone libre dans la revue Le Point, à Lanzac par Souillac (Lot), quatrième année, numéro XXIII, sans date. Paru probablement à la fin de 1942 ou au début de 1943.

En français dans le texte, 1943.

Notre Dame de Paris (Edward Hopper), 1907. New York, Whitney Museum of American Art.

Charles Péguy

Présentation de Paris à Notre-Dame

Notre-Dame de Paris, 1909.

Étoile de la mer, voici la lourde nef
Où nous ramons tout nuds sous vos commandements;
Voici notre détresse et nos désarmements;
Voici le quai du Louvre, et l’écluse, et le bief.

Voici notre appareil et voici notre chef.
C’est un gars de chez nous qui siffle par moments.
Il n’a pas son pareil pour les gouvernements.
Il a la tête dure et le geste un peu bref.

Reine qui vous levez sur tous les océans,
Vous penserez à nous quand nous serons au large.
Aujourd’hui c’est le jour d’embarquer notre charge.
Voici l’énorme grue et les longs meuglements.

S’il fallait le charger de nos pauvre vertus,
Ce vaisseau s’en irait vers votre auguste seuil
Plus creux que la noisette après que l’écureuil
L’a laissée retomber de ses ongles pointus.

Nuls ballots n’entreraient par les panneaux béants,
Et nous arriverions dans la mer de Sargasse
Traînant cette inutile et grotesque carcasse
Et les Anglais diraient : ils n’ont rien mis dedans.

Mais nous saurons l’emplir et nous vous le jurons
Il sera le plus beau dans cet illustre port
La cargaison ira jusque sur le plat-bord
Et quand il sera plein nous le couronnerons.

Nous n’y chargerons pas notre pauvre maïs,
Mais de l’or et du blé que nous emporterons.
Et il tiendra la mer : car nous le chargerons
Du poids de nos péchés payés par votre Fils.

La Tapisserie de Notre-Dame. 1913.

Notre-Dame de Paris – Diable et pigeon (Brassaï), v. 1936.

Notre-Dame de Paris

Nef.

Victor Hugo. Notre-Dame de Paris, 1831.

« Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. A mesure qu’ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes, comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir.

Au-dessus de la flamme, les énormes tours, de chacune desquelles on voyait deux faces crues et tranchées, l’une toute noire, l’autre toute rouge, semblaient plus grandes encore de toute l’immensité de l’ombre qu’elles projetaient jusque dans le ciel. Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre. La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil. Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire, des gargouilles qu’on croyait entendre japper, des salamandres qui soufflaient dans le feu, des tarasques qui éternuaient dans la fumée.

Et parmi ces monstres ainsi réveillés de leur sommeil de pierre par cette flamme, par ce bruit, il y en avait un qui marchait et qu’on voyait de temps en temps passer sur le front ardent du bûcher comme une chauve-souris devant une chandelle.

Sans doute ce phare étrange allait éveiller au loin le bûcheron des collines de Bicêtre, épouvanté de voir chanceler sur ses bruyères l’ombre gigantesque des tours de Notre-Dame.

Il se fit un silence de terreur parmi les truands, pendant lequel on n’entendit que les cris d’alarme des chanoines enfermés dans leur cloître et plus inquiets que des chevaux dans une écurie qui brûle, le bruit furtif des fenêtres vite ouvertes et plus vite fermées, le remue-ménage intérieur des maisons et de l’Hôtel-Dieu, le vent dans la flamme, le dernier râle des mourants, et le pétillement continu de la pluie de plomb sur le pavé. »

Paris vue du haut de Notre-Dame (Henri Cartier-Bresson), 1948.

Fernando Pessoa (1888-1935)

Lisbonne. Café A Brasileira. Sculpture de Fernando Pessoa.

«A vida é o que fazemos dela. As viagens são os viajantes. O que vemos não é o que vemos, senão o que somos.»

«La vie est ce que nous en faisons. Les voyages ce sont les voyageurs eux-mêmes. Ce que nous voyons n’est pas fait de ce que nous voyons mais de ce que nous sommes.»

Le livre de l’intranquillité

Samuel Beckett (1906-1989)

 

Samuel Beckett.

Fin de partie, 1957.

«La fin est dans le commencement et cependant on continue.»

L’Innommable.

«Il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. (…).»

Fin de partie.

«Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas.».

«Tu n’as pas cessé d’essayer? Tu n’as pas essayé d’échouer? Aucune importance! Réessaie, échoue encore, échoue mieux.»

Cap au pire.

“Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux.”

Le monde et le pantalon (1989).

Un client s’énervant après moultes essayages chez son vieux tailleur et perdant patience:

« Mais enfin, M. Moysche! Dieu a fait le monde en six jours et vous, il vous faut trois mois pour me faire un pantalon?» «Oui, c’est vrai mais dites, vous avez vu le monde et vous avez vu mon pantalon?»

Lettre à Robert Pinget .

« Ne vous désespérez pas, branchez-vous bien sur le désespoir et chantez-nous ça. »

Samuel Beckett à l’enterrement de Roger Blin, 1984 (Bernard Morlino).

Eric Holder (1960-2019)

Eric Holder.

Éric Holder est décédé à Queyrac en Gironde le 23 janvier 2019. J’aimais ses livres et son style.

En compagnie des femmes, 1996. Le Dilettante.

La compagnie des femmes: ” On ne sait pas ce que c’est, la vie. On sait seulement ceci: elle ressemble – de très près – à ce que les femmes racontent, en juin, dans la cuisine, tandis qu’il monte des bassines un parfum chargé de sucre, tout à la fois âcre et fade, trop puissant.

Car nous ne savons plus, parfois, qui nous sommes. A force de boire, ou d’errer, nous avons perdu le fil.

Pas elles.”

Exergue de L’homme de chevet, 1995, Flammarion.

“Le premier jour après une mort, la neuve absence
Est toujours la même; nous devrions avoir souci

Les uns des autres, nous devrions avoir de la bonté,
Pendant qu’il en est encore temps.»

Philip Larkin, La Tondeuse. Traduction de Jacques Nassif.

(The Mower

“The first day after a death, the new absence
Is always the same; we should be careful
Of each other, we should be kind
Where there is still time.»

Autumn 1979)

Enrique Ruano (1947-1969)

Dolores González Ruiz, Enrique Ruano, Javier Sauquillo.

Hace cincuenta años, asesinaron a Enrique Ruano.

Enrique Ruano Casanova (Madrid, 7 de julio de 1947-Madrid, 20 de enero de 1969), estudiante de derecho y miembro del Frente de Liberación Popular, uno de los grupos políticos que lucharon en España contra el franquismo, murió el 20 de enero de 1969.

Enrique Ruano fue detenido el 17 de enero de 1969, por arrojar en la calle propaganda de su partido, y trasladado a comisaría. Tres días más tarde, fue llevado a un edificio de la calle del Príncipe de Vergara (entonces General Mola) de Madrid, para efectuar un registro de la vivienda, y allí cayó por una ventana del séptimo piso.

El conjunto del movimiento antifranquista consideró la muerte de Enrique Ruano como un asesinato, y se produjeron movilizaciones en protesta por los hechos. Varios intelectuales apoyaron también la tesis del crimen político, del asesinato, que fue creciendo ante las contradicciones de la versión oficial que fue variando con el paso de los días.

El suceso fue presentado oficialmente como un suicidio, y se dijo que el joven echó a correr y se arrojó por la ventana. Incluso se llegó a presentar un supuesto diario en el que se expresaban ideas suicidas y que se filtró a la prensa como del estudiante fallecido. Manuel Jiménez Quílez, director general de Prensa a las órdenes del Ministro Manuel Fraga Iribarne, movilizó al diario ABC —dirigido por Torcuato Luca de Tena— y encargaron al periodista Alfredo Semprún que preparara un reportaje «definitivo» acerca de las razones del suicidio. Manuel Fraga llamó por teléfono al padre de Ruano para amenazarle y que dejara de protestar. Fraga le recordó que tenía otra hija de la que ocuparse.

​El sindicalista José Luis Úriz recuerda en su testimonio Peleando a la contra el momento en que fue detenido y torturado cuando estudiaba ingeniería de telecomunicaciones en Madrid por el inspector Antonio González Pacheco, conocido como Billy el Niño. Mientras golpeaba a Úriz, otro policía que participaba en el interrogatorio le dijo al torturador: «ten cuidado que se te va a ir la mano otra vez y lo vas a matar», y respondió según el relato de Úriz: «no importa, hacemos como con Ruano, lo tiramos por la ventana y decimos que se quería escapar».

La “historia de amor más trágica de la Transición” gana el Premio Comillas (El País, 19/01/2019)

Tusquets Editores. A finales de enero de Javier Padilla Moreno-Torres (1992).

https://goo.gl/jwx3J1

Javier Padilla Moreno-Torres.

Paul Claudel (1868-1955)

Paul Claudel enlaçant le Buste de Camille Claudel aux cheveux courts par Rodin.

Le 28 novembre 1943, lors d’un dîner avec Brassaï, Henri Michaux livre une opinion sur Paul Claudel: “Il a écrit une ode au Maréchal, mais n’a-t-il pas aussi adressé une lettre au grand rabbin, pour défendre les Juifs? Qui a osé le faire?”

(Henri Michaux, Oeuvres complètes I Gallimard NRF Bibliothèque de la Pléiade. 1998. Chronologie)

10 mai 1941:  Il publie dans le Figaro Paroles au Maréchal (désignées couramment comme l’Ode à Pétain)

24 décembre 1941: Lettre au grand-rabbin de France Isaïe Schwartz pour protester contre la législation anti-juive.

23 décembre 1944, il publie dans le Figaro Un poème au général de Gaulle.

Henri Michaux 1943-45 à sa table de travail (Brassaï).

Albert Camus

Photo d’identité d’Albert Camus.

Albert Camus est mort un 4 janvier. Mon père est né un 4 janvier.

https://www.ina.fr/video/I09335535

Albert Camus, L’Eté. La mer au plus près. 1954. «J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a été fastueuse, puis j’ai perdu la mer, tous les luxes alors m’ont paru gris, la misère intolérable. Depuis, j’attends.»

                                  Carnets, II, 1942-1951 « Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou »

Carnets III (1951-1959) “Mes dix mots préférés : le monde, la douleur, la terre, la mère, les hommes, le désert, l’honneur, la misère, l’été, la mer.”

Carnets III (1951-1959)”Ce que je désire de plus profond aujourd’hui est une mort silencieuse, qui laisserait pacifiés ceux que j’aime”.

Alger. Saint-Eugène. Vue du stade et du cimetière européen.

Albert Camus, Chroniques algériennes 1939-1958.

https://www.ina.fr/video/CAF90037025

Voir l’Algérie de Camus (Belcourt, Tipasa), celle de mon père (Oran, Blida, Alger, Bab el Oued), celle de ma mère (Blida, Alger, Bab el Oued, Saint-Eugène).

Alger. Cimetière de Saint-Eugène.